Blues

Tom Principato est un orfèvre, un orfèvre qui sait faire briller chaque note de guitare jouée sur les six compos et les trois reprises proposées sur ce nouvel album qui vient apporter sa touche d’originalité à l’impressionnante production du bonhomme. Le style est un savant mélange de blues ingurgité et distillé depuis des lustres, comme à l’époque des Blazing Telecasters ou des Assassins, mixé à une sauce funky bien pimentée qui donne à l’ensemble un son percutant pour lequel je n’ai toujours pas trouvé la définition dans mon Petit Larousse. 

Le maestro de la Telecaster forge tout au long des neuf titres son propre style, sa propre luminosité ‘bleue’ sur fond de cuivres éclatants, prenant le risque de dérouter les puristes. Mais n’est-ce pas là le propre des créatifs, le signe du talent, la signature des grands ?

A ceux qui n’osent encore franchir le pas et repartir de chez leur disquaire favori avec le CD sous le bras, je ne peux que recommander une première écoute – et en urgence – de ‘Lies’ (compo signée J.J. Cale) ou de ‘8 Counts For Rita’ (signée Jimmy Smith) et surtout, surtout, le dernier titre, l’excellent ‘They Called For ‘Stormy Monday’ (But ‘Mustang Sally’ Is Just As Bad !)’ où Tom finit en roue libre, en véritable orfèvre bluesy de la six cordes. Et après une telle claque on en vient presque à regretter que l’album soit si court (à peine plus de 45 minutes pour 9 titres…). Dommage… 

Mais je ne peux vous quitter sans insister sur ce ‘They Called For ‘Stormy Monday’ (But ‘Mustang Sally’ Is Just As Bad !)’, un titre que vous vous repasserez en boucle et qui justifie à lui seul l’achat de cet opus au son chaloupé et swinguant ; un titre qui bénéficie aussi sans nul doute du fait qu’il fut enregistré en ‘live’ pour le Bill Wax’s ‘Bluesville’ show ; un titre qui me fait réclamer haut et fort un prochain Tom Principato Live !

A souligner, le bonus que nous propose de plus en plus souvent Dixiefrog en fin de CD : une petite vidéo de plus de 5 minutes et qui fait qu’un CD proposé par la petite grenouille verte est déjà plus qu’un CD.

Frankie Bluesy Pfeiffer
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