World Music

Cela commence comme un blues dont on reconnaîtrait les sonorités, ‘The Green Side’, mais une perception plus attentive nous fait rapidement comprendre qu’il s’agit d’autre chose. Même si le son du bottleneck, se fait entendre. Ce côté ‘musique des îles’ se manifeste déjà plus précisément des le deuxième titre, ‘Live It Up’. Un balancement musical qui fleure bon les Caraïbes et pourtant nous en sommes bien éloignés puisque Toguna est une formation qui arrive de l’Île de la Réunion. Mais le rythme est là, tenace.
Silâ et son combo signent ici leur deuxième album. Le premier effort, ‘Sans Frontières’ était sorti en 2008 et le groupe avait rapidement été élu ‘Meilleur Groupe’ aux Trophées des Arts Afro-Caribéens, la même année.
En compagnie de ses chanteurs et musiciens, le songwriter nous emmène à travers une longue ballade musicale aux rythmes et accents variés et bigarrés. Daoud Latchoumane au chant, au kayamb et au roulér, Yoland Taulamée au chant et au roulér et Kingsley Dinnaram au chant et à la guitare accompagnent le compositeur musicien sur les douze titres du disque qui présente une certaine connotation internationale puisqu’il a été mixé en Allemagne, masterisé à New York et qu’un certain nombre de musiciens aux origines diverses collaborent au projet. La basse est tenue par Phil Soul Sewell, la batterie par Richie Stevens et au chant, on retrouve aussi une certaine Natalie Pa’apa’a qui chante également dans le groupe australien Blue King Brown.
Les textes sont soit en créole, soit en anglais, et les mélodies sont folk, soul ou ‘seggae’, adaptation régionale du reggae jamaïcain. Deux instruments typiquement réunionnais sont entre les mains du trio vocal, le kayamb, cadre en bois rempli de graines que l’on secoue, et le ‘roulér’, instrument de percussion que l’on utilise assis. Ce n’est pas parce que le groupe est sponsorisé par la marque de guitare australienne Cole Clark que l’on pense parfois à Ben Harper ou John Butler, mais on ne peut néanmoins s’empêcher de songer à ces musiciens de références australiens en écoutant Toguna.
Un opus que l’on classera dans la rubrique Worldmusic mais qui pourrait tout aussi bien se voir répertorié dans une catégorie ‘blues déjanté’ ou ‘rock-folk des îles’, ou une autre, à créer, rien que pour eux.
A découvrir impérativement…!!!

 

Dès les premières notes, on est pris au jeu. Avec ce second opus, Toguna revient en force et nous embarque avec lui dans un trip dansant et enjoué qui fera briller le soleil jour et nuit.
Dès le premier titre, ‘The Green Side’, on est plongé dans le blues-rock enflammé de ce combo où les instruments des îles apportent un plus indéniable. Les percussions composées du ‘roulér’ et du kayamb illuminent les douze tires de leurs sonorités si particulières, propres à vous faire voyager.

Avec un style très personnel et ‘world’ à la fois, Toguna flirte avec les Ben Harper et John Butler sans jamais leur coller à la peau. Avec ce groove irrésistible qui les caractérise, les membres de Toguna ont dessiné leur environnement musical, défini leur couleur artistique, revendiquant un univers où le reggae danse avec le rock, la soul et le funk. Comme un subtil et superbe métissage dans lequel le monde entier pourrait se reconnaître, se refléter. Et danser. Car danser est sans contestation possible le réflexe qui vous viendra en écoutant cet album entraînant et plaisant, à l’image du titre de leur premier CD, ‘Sans frontières’.

Vous dire que Sîla, le songwriter du groupe, a une voix charismatique et envoûtante, serait presque inutile tant le garçon mériterait de superlatifs. Assisté de la chanteuse Nathalie Pa’apa’s, c’est à un sublime ‘Live it up’ que Sîla vous convie dès le second titre, avant de vous faire danser sur ‘Ca Maloya’, hymne à la Ben Harper sur lequel le lascar se balade de manière presque indécente.

Les douze titres alignés sur cet opus sont tous de toute beauté, irradiant un plaisir de vivre et de ressentir la musique que peu d’albums sont en mesure de vous procurer aujourd’hui. C’est intense et puissant la fois, arc-en-ciel musical qui survole les genres, les styles et les modes. Un album ouvert à tous, destiné à tous, ‘sans frontières’ et qui confirme que ‘We are one’, tous ensemble, éblouis par le plaisir qui nous submerge. ‘Sunchild’ nous sommes, et resterons.

Merci, Toguna, pour ce moment de bonheur. Il nous reste, à nous, à le faire partager.