Tindersticks – Falling Down A Mountain

Beggars Banquet
Rock

Voyage particulièrement surprenant que celui que nous effectuons en compagnie des Tindersticks. Le premier titre, titre éponyme de l’album, pourrait être caractérisé de ‘freejazzfolk’ qui tient notamment à la présence de la trompette qu’a en bouche Terry Edwards et de l’aspect apparemment ‘décousu’ que présente le morceau dans son ensemble. Sept musiciens concourent à l’élaboration de celui-ci. C’est, peut-être, le seul titre de cet opus qui déconcerte autant dés la première écoute.

En continuant la route du CD, nous sommes tout aussi déroutés par la mélodie du second titre, ‘Keep You Beautiful’, qui semble toute droite sortie d’un disque étiqueté folk. Quand on sait que les membres du groupe ne laissent jamais rien au hasard dans la juxtaposition des titres dans leurs albums, cela a de quoi surprendre!
Ils ne sont d’ailleurs plus que six sur ce morceau, mais quoi qu’il en soit, nous retrouvons toujours les trois membres du noyau dur de la formation qui convient un certain nombre de guests pour accompagner les compos de Stuart A. Staples qui chante et joue de la guitare sur huit des dix morceaux de l’opus. Ces invités assurent les parties rythmiques, la batterie, la basse, le violoncelle et les cuivres. Les deux autres membres du trio, quant à eux, sont David Boulter aux claviers, aux tambourins et autres percussions, et Neil Fraser à la guitare.

Le troisième titre de l’album, ‘Harmony Around My Table’, nous ramène quelques décades en arrière, à l’apogée de la pop music. Nous oscillons maintenant vers les Beach Boys, vu les parties vocales et le rythme du morceau. Puis une voix féminine vient accompagner le chanteur attitré dans un morceau assez humoristique où l’amour des ‘Peanuts’ tient une place prépondérante,…mais il doit y avoir plusieurs degrés dans cette histoire là.

Nous traversons ensuite une contrée proche de la bande originale d’un Western mexicanisant avec ‘She Rode Me Down’, avant de nous retrouver plongés dans un instrumental, ‘Hubbards Hills’, trame musicale parfaite pour illustrer des situations empreintes de nostalgie et de mélancolie. L’addition du violoncelle, de l’harmonium et du flugelhorn concourant à nous installer dans cette ambiance plutôt évocatrice et romantique.
Puis nous replongeons dans le rock des années soixante-dix avec ‘Black Smoke’, déconcertés à nouveau mais ravis, car les compos sont toutes d’excellentes facture! ‘No Place So Alone’ vous transperce l’émotionnel et la conjugaison des voix de Earl Harvin, Dan Mc Kinna et Stuart A. Staples avec les instruments concourent à vous sécher sur place.

Sur le chemin de ce CD, nous tombons sur le track suivant, l’avant dernier de cet opus, ‘Factory Girls’, qui a largement de quoi émouvoir plus d’un gros dur, le solo de piano étant un modèle du genre ‘killer’!

L’ouvrage se termine par le second instrumental au lyrisme troublant, ‘Piano Music’. L’habitude qu’a Stuart A. Staples de composer des bandes originales de film semble le trahir quelque peu dans la composition de ces instrumentaux, mais nul ne s’en plaindra.

En guise de conclusion, je dirais que ce disque des Tindersticks est incontestablement une révélation et je ne peux qu’inciter les mélomanes, amateurs de nouveautés comme découvreurs de talents à aller grossir le nombre sans cesse croissant des fans de ce groupe britannique de Nottingham. Non seulement ils le méritent, mais de plus, cela ne fera de mal à personne, au contraire!

Dominique Boulay & Frankie Bluesy Pfeiffer