Classique, World

Avec un prénom évoquant une marque de shampooing et un nom désignant le tranchant d’une lame, rien d’étonnant à ce que le dénommé Timothée Couteau arbore une chevelure longue et ondulante, sur un visage taillé à la serpe. Il n’est guère surprenant non plus qu’avec son archet cisaillant symboliquement les courbes élégantes de son instrument, ce violoncelliste émérite emprunte plus souvent qu’à son tour les chemins de traverse qu’évoque le titre de son quatrième album solo (deux de ses prédécesseurs furent chroniqués ICI et ICI). Dès les pizzicati de l’introductif “A Night Train To The French Riviera”, on retrouve avec plaisir les climats cinématographiques auxquels nous a accoutumés l’art de Timothée. Entre Orient et Moyen-Orient, nous voici embarqués pour un périple qui n’en parcourt pas moins des paysages tour à tour animés (l’hypnotique “Mechanical Horse”, l’enjoué “Icicle Tree” ou les facétieux “A Touch Of Saffron” et “The Laughing Willow”) et contemplatifs (les envoûtants “Shadow Of A Smile”, “Apple Heart”, “The Second Dream” et “China Convertible Sofa”). La plage titulaire et “Cremona, 1644” miaulent tous deux comme un chat du rabbin, tandis que “Cello Off The Beaten Track” rappelle à point nommé les dispositifs de sa première formation (l’hapax, il y a dix ans déjà). Mêlant à loisir des percussions au jeu de ses cordes, Couteau fendrait le plus endurci des cœurs de pierre. Fin de ce papier… Ciseau?

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 4th 2024

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