Blues

Troisième opus de ce bluesman originaire de l’autre rive du Rhin, ‘Desire’ confirme tout le talent de chanteur-guitariste du playboy germanique, mais aussi et surtout que Timo Gross est un très bon auteur-compositeur. A preuve, les 12 titres proposés sur cet album et entre lesquels viennent s’intercaler deux superbes reprises: ‘American Steel’ et ‘Some Kind Of Wonderful’. Cela démarre cool et posé, avec la chanson qui a donné son titre à l’album, ‘Desire’, sur fond de Resonator se dédoublant sur des accords de guitare électrique, avant de monter d’un cran sur ‘Driven Soul’ où la six cordes se fait plus acérée. La rythmique est punchy et toute en retenue à la fois, assurée par un super Michael Siegwart à la batterie et aux percus, et le non moins excellent Frowin Ickler à la basse et à la double basse. Avec ‘Vodoo Priest’ le beau Timo vous fait comprendre que les choses deviennent plus que sérieuses, vous envoyant un blues percutant de derrière les fagots sur lequel la voix de Silke Hauck dans les chœurs vous fera monter le son car, oui, (‘ya’, comme on dit outre-Rhin), c’est du gros son que vous avez ici. Coup de cœur perso pour l’excellente chanson ‘Sweet Love’, avec un super Markus Lauer à l’orgue Hammond et un discret mais génial Alex Mathias au piano qui mettent tous deux en pleine lumière le jeu de guitare de Timo, à l’acoustique comme à l’électrique. Et comme tout cela vous est proposé sur un blues lent à faire briller des milliers de bougies et sur des mots d’amour qui viennent du cœur, voilà le pourquoi de mon coup de cœur. ‘Howlin’ Diabolo’ et ses cuivres vous fera replonger dans ce blues ténébreux et envoûtant dans lequel Timo et son ‘Vodoo Priest’ vous entraînaient déjà en début d’album avant que ‘Scary Love’ ne vous ouvre la porte vers une superbe reprise de ‘American Steel’ sur laquelle c’est cette fois Sandra Vilkovic aux chœurs qui vous fera vibrer avant le solo de guitare coupant comme une lame de rasoir. Une guitare acérée qui vous offre sur ‘World On Fire’ une intro qui ravira tous les boutonneux voulant séduire les copines de classe avec leur six cordes, avant de vous lancer la seconde reprise de cet opus, ‘Some Kind Of Wonderful’ et de vous mettre sur la bonne route, celle de ‘Northbound’. Et comme le dit le dernier titre de l’album, ‘Here Comes The Blues’, un blues que Timo vous sert avec joie de jouer et chaleur du cœur.