Jazz |
Après un premier opus sorti l’année passée et très apprécié par les amateurs de piano-jazz, je jeune arménien Tigran Hamasyan nous revient pour un superbe second album, accompagné par les deux frères Moutin : François à la contrebasse et Louis à la batterie.
Précoce et surdoué, Tigran Hamasyan a débuté le jazz à 7 ans et est devenu au fil des années un virtuose des touches blanches et noires. A 10 ans il joue Bud Powell et Art Tatum, avant de rencontrer Herbie Hancock, John McLaughlin et Wayne Shorter. Alliant plaisir de jouer à l’apprentissage des œuvres des maîtres du piano, Tigran subjugue, enthousiasme et décroche de nombreux prix, dont l’un des plus prestigieux, celui de la Thelonious Monk Jazz Competition, en 2006.
Son jeu est aéré, dense, finement tricoté. On se laisse emporter, on se laisse séduire et on succombe au charme de cet album subtil, sexy et chatoyant. Tigran nous montre qu’il est bourré de talent et de personnalité, qu’il sait se livrer à cœur ouvert, avec un talent fou, une passion du piano, et du jazz, dans un univers mélancolique et joyeux à la fois, à la recherche constante d’horizons lointains, nouveaux. On sent à l’écoute de ce ‘New Era’ un pianiste au meilleur de sa forme et au sommet de son art, secondé de manière émouvante par un exceptionnel Vardan Grigoryan au duduk.
Il n’y a rien à jeter de cet opus car tout y est à savourer, comme le plus beau des fruits défendus. On est proche du génie, tout simplement.
Paris On The Move