Thomas Schoeffler – Daddy’s Not Going Home

Blues

Le garçon est ce que l’on appelle un One Man Band, et il fait pourtant du bruit comme dix ou vingt musiciens à lui tout seul. Le genre de truc qui vous saisit de suite. Et puis ce disque, il le dédie à la mémoire de Lazy Jack. Très franchement, je ne connais que deux Lazy Jack: le premier est un type particulier de voile, comme le spinacker ou le foc, et le second est un héros du conte de fées de Joseph Jacobs…que je vous laisse découvrir par vous-même. Quoi qu’il en soit, ce Thomas Schoeffler joue exactement la musique que j’aime. Cette espèce de Blues déjanté à la guitare acoustique ou électrique, à l’harmonica et aux percussions, qui déménage à fond les ballons. Au risque de paraître gâteux et radoteur, je dirais bien volontiers que je retrouve (enfin!) l’esprit insufflé par le regretté Ferré Grignard, musicien belge de Skiffle qui nous a quitté beaucoup trop vite, à l’âge de 43 ans. Le Thomas vous propose sur cet album explosif douze morceaux dont dix compositions originales du Blueseux alsacien, complétées par la reprise d’un traditionnel, No More My Lord, et par un morceau d’Hank Williams, Alone and Forsaken.
Après plusieurs écoutes de cet album, je reste convaincu que cet artiste se situe entre le country blues et autre chose qui a toute sa place dans la Country, le Folk, le Bluegrass ou que sais-je encore. Car le mec oscille très habilement entre les styles, mélangeant les influences, comme pour ne pas se voir coller d’étiquette dans le dos.
Toujours est-il qu’il donne le sentiment de jouer sa musique dans l’urgence la plus extrême, comme si tout pouvait s’arrêter demain. Ce qui lui donne ce supplément d’âme que l’on nomme urbain.
Sous un dépouillement apparent, caractéristique de la musique d’un artiste qui joue en solo, il y a une multitude de richesses à explorer et donc pour moi quelques commentaires élogieux à rédiger! Rien de surprenant non plus dans le fait qu’il se soit déjà produit aux festivals Blues Autour du Zinc de Beauvais, Blues sur Seine de Mantes et au Cognac Blues Passion Festival.
Le genre de mec attachant et un peu secoué qui nous fait adorer la musique. Excellent album, un gros, très gros coup de coeur!

Thomas Schoeffler