Rock |
À des oreilles encore pucelles, les sons qu’émettent Thee Oh Sees pourront certes paraître inédits. Ce n’est cependant rien enlever à leur mérite que d’annoncer que pour quiconque a connu Can, Hawkwind et Syd Barrett à leur glorieuse apogée, tout ceci semblera davantage familier. Il n’empêche, le combo dont John Dwyer (seul membre permanent depuis les origines) assume l’éternel changement de line-up n’en finit plus d’exciter la presse musicale internationale. Ce ramdam n’est sans doute pas usurpé, tant la violence, la conviction et l’esprit résolument psychédélique qui traversent ce 12ème opus en dix ans à peine s’avèrent propagateurs d’une frénésie que leurs prestations live ne démentent jamais. Désormais (?) quartette comprenant deux batteurs, et outre un bassiste, la multitude d’instruments (guitares, mellotron, synthés, flûte) que maltraite Dwyer avec délectation, Thee Oh Sees maintient le cap d’un rock à la fois barré et survolté, comme dopé au speed et à tous les lysergiques encore en vigueur. Ce qui en fait l’improbable groupe de synthèse, capable de réunir en son audience fans de hardcore-punk et néo-babas planants. Bref, les Liminanas ont beau prêcher qu’ils ne sont pas très drogue, ce n’est apparemment toujours pas le cas de tout le monde! Une performance en soi, et une expérience aussi déroutante que séduisante.