THE WILLIAMS BROTHERS – Memories To Burn

Regional Records
Country
THE WILLIAMS BROTHERS - Memories To Burn

Après Smith, Johnson et Brown, Williams est sans doute l’un des patronymes les plus communément répandus aux Etats-Unis. Il n’est donc pas étonnant de dénombrer plusieurs formations musicales partageant l’appellation de Williams Brothers. L’une des plus anciennes date de 1938, et consistait en l’association des frères Andy, Dick, Bob et Don Williams, de Wall Lake dans l’Iowa. Managés par leur propre père (comme les futurs Beach Boys plus tard), ils se produisaient en public dans leur région d’origine, avant d’accéder au statut enviable de radio stars (sur les stations WHO à Des Moines, puis WLS à Chicago et WLW à Cincinatti). Un contrat avec la MGM leur valut ensuite d’apparaître dans une série de longs métrages, pour s’établir dès 1943 à proximité des studios de Hollywood, tout en poursuivant leur carrière dans les clubs et cabarets, sur la foi de leur renommée cinématographique ainsi que sur le petit écran. Bien qu’officieusement séparés en 1951, les frangins ne manquèrent jamais de se réunir une bonne trentaine d’années encore, lors des spectacles télévisés de fin d’année. Dans les années 1990, deux neveux d’Andy, les jumeaux Andrew et David (nés en 1959), reprirent la franchise familiale, d’abord sous la forme d’un duo adolescent révélé par la série TV plan-plan “Patridge Family” (deux LPs en 1973), puis en tant que trentenaires consensuels (en un seul mot), pour trois albums de 1987 à 1993. Sans plus de nouvelles de ces bellâtres depuis une trentaine d’années, on s’en croyait légitimement débarrassés, mais les twins avaient gardé par devers eux une ultime cartouche inédite, qu’ils ne se résolvent à libérer qu’à présent (allez savoir pourquoi). En dix plages et 21 minutes chrono, et avec le renfort de Greg Leisz à la steel guitar (Willie Nelson, Eagles), Marvin Etzioni à la basse (Counting Crows, Lone Justice) et du regretté Don Heffington à la batterie (Emmylou Harris, Dylan), ces pistes captées live en studio dans l’esprit des antiques Sun Sessions de Sam Phillips ambitionnaient de recréer l’esprit et le son des premiers enregistrements des mythiques Everly Brothers. C’est particulièrement convaincant sur des originaux tels que “You Can’t Hurt Me”, “Cryin’ And Lyin’”, “Unanswered Prayers” et “She’s Got That Look In Her Eyes”, ou encore de covers parfois aussi risquées que celles du “She Took A Lot Of Pills (And Died)” et “Tears Only Run One Way” de Robbie Fulks, du “Death Of A Clown” des frères Dave & Ray Davies, du “Piney Wood Hills” de Buffy Sainte-Marie et du “Let The Mystery Be” de leur contemporaine Iris DeMent (dont la pedal steel rehausse ici toute la saveur). Tout de même pas aussi honky-tonk que Wayne Hancock, cette brève collection (mastérisée par Sam Magee aux studios londoniens Abbey Road) n’en restitue pas moins les parfums d’une country moins mièvre et surannée que ce dont les Brothers nous abreuvaient il y a quarante ans. Il n’est jamais trop tard pour bien faire – pardonne, mais n’oublie jamais…

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 9th 2022

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https://www.youtube.com/watch?v=vzNQKv51Qco

https://www.youtube.com/watch?v=8ZgjTXz9z_g

https://www.youtube.com/watch?v=pmw9duphPE0