THE WHO With Orchestra – Live At Wembley

Polydor / Universal
Rock
THE WHO With Orchestra - Live At Wembley

Après avoir déclaré qu’ils n’enregistreraient sans doute plus jamais de nouvelles compositions (au regard des ventes décevantes de leur dernière livraison en la matière), Roger Daltrey a récemment affirmé qu’il avait toujours considéré ce qu’écrivait son comparse Pete Townshend comme une forme de musique classique. Et il faut lui concéder une certaine cohérence, puisqu’en signant dès 1968 le premier opéra rock dûment recensé, les Who ont souvent flirté avec la pompe symphonique. À commencer par la première relecture orchestrale et chorale de leur “Tommy” en 1972 (sous la direction du regretté Lou Reizner), qui devait aboutir à un sequel en 2019 (sous celle de Keith Levenson, à nouveau à la manœuvre ici), à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’album (pour une tournée sans Pete, mais avec Daltrey et Simon Townshend, frère cadet du sus-cité). Parmi les classiques de leur répertoire (figures imposées en concert, tels “Baba O’ Riley”, “Who Are You”, “Substitute”, “Pinball Wizard” et “Behind Blue Eyes”), les fans auront, outre la métamorphose de maints de ces titres en pareil équipage, l’agréable surprise de redécouvrir le splendide “Imagine A Man” (initialement paru en 1975 sur le trop mésestimé “Who By Numbers”), ainsi que pas moins de trois reprises de leur ultime (?) album éponyme: “Hero Ground Zero”, “Ball And Chain” et “Tea And Theatre”. Célébrant à son tour cette année son cinquantième anniversaire, “Quadrophenia” n’est pas en reste, puisque pas moins de sept de ses extraits figurent également au livret. Pendant que l’orchestre symphonique s’accorde une pause syndicale méritée, le line-up nucléaire des Who circa 2019 interprète seul une demi-douzaine de ses propres standards (mentions spéciales aux versions saignantes de “Substitute”, “Join Together” et “The Seeker”, ainsi qu’à celles, acoustiques et dépouillées de tout artifice, de “Won’t Get Fooled Again” – en simple duo Townshend-Daltrey – et “Drowned”, par un Pete impérial en solo intégral). Plus que jamais le digne héritier de feu son parrain Keith Moon, le grand Zak Starkey (fils de Ringo) étincelle de bout en bout, avec un jeu aussi explosif et acrobatique que celui de son modèle (notamment sur les fantastiques, “The Punk And The Godfather”, “5:15” et “The Real Me”, ou encore “The Rock” et “Love, Reign O’er Me”, d’une pétrifiante majesté en mode orchestral), ravivant à point nommé les deux rescapés de la formation originelle (148 ans à eux deux au moment des faits). On peut toutefois ravaler ses sarcasmes: l’association des termes “classic” et “rock” a rarement semblé plus pertinente qu’ici.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 8th 2023

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Existe en digipack double CD + Blu Ray AUDIO Dolby Atmos (la captation vidéo sera sans doute commercialisée sous peu…) ainsi qu’en triple LP vinyle.

À vos agendas (et billetteries en ligne): les Who se produiront dans cette même configuration à Paris La Défense Arena le 23 juin prochain (hope I get old before I die)!