The Who – Live In Hyde Park

DVD - Eagle/Universal
Rock

“Hope I Die Before I Get Old”… Mission accomplie à 50 %: les WHO – ou du moins ce qu’il en reste – célèbrent cette année leur demi-siècle. Les survivants (excusez du peu) demeurent ce guitariste désormais sosie de Jean-Pierre Marielle, et cet éternel nabot à (belle) gueule de prolo. Lors de sa reformation de 2007 à l’O2, Led Zep avait remplacé son défunt batteur par le propre rejeton de ce dernier. Pour suppléer Keith Moon (décédé voici 37 ans déjà), Daltrey, Townshend et le regretté Entwistle eurent finalement recours au fils de Ringo Starr. Bonne pioche, puisque c’est à Moon que ce dernier dut son premier (!) drum-kit. Restait à remplacer The Ox, parti lui aussi jammer dans les limbes avec Jimi. Depuis cette nuit fatale de juin 2002, celui qui chaussa ses boots au pied levé se nomme Pino Palladino. Avec le frère de Townshend (à la seconde guitare), il complète donc à présent sur scène le gang des tonsures. Et ce concert-commémoration n’échappe pas totalement au morbide. En dépit des nombreuses apparitions de ses membres défunts sur les écrans géants qui la jouxtent, les fantômes les plus effrayants se trouvent de fait sur scène. Palladino (géant opinant du chef comme un héron qui aurait gobé un métronome) et Simon Townshend (avec sa foutue veste à rayures) ressemblent en effet à des rescapés d’Auschwitz. S’ils ne jouent que les hits (jusqu’à de semi-flops en leur temps, tels que “Join Together”ou “The Seeker”), ce pandémonium (le light-show en remontre au Floyd même) doit l’essentiel de sa dignité (hormis un Daltrey toujours aussi convaincant) à Zak Starkey. Volubile et pertinent de bout en bout, cet éternel garnement sonne ici comme l’improbable croisement entre son parrain Keith, le Stewart Copeland des débuts policiers et Topper Headon – une technique sans faille au service d’une puissance et d’une inventivité confondantes. Apportant ici les tripes, l’âme et le muscle qui faisaient tragiquement défaut à la “tournée d’adieu” de 1983, qu’il en soit légitimement remercié. Depuis là-haut, Keith Moon lui lève son brandy-punch.

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico / BluesBoarder

The Who

The Who – Live In Hyde Park

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Rock

“Hope I Die Before I Get Old”… Mission accomplie à 50 %: les WHO – ou du moins ce qu’il en reste – célèbrent cette année leur demi-siècle. Les survivants (excusez du peu) demeurent ce guitariste désormais sosie de Jean-Pierre Marielle, et cet éternel nabot à (belle) gueule de prolo. Lors de sa reformation de 2007 à l’O2, Led Zep avait remplacé son défunt batteur par le propre rejeton de ce dernier. Pour suppléer Keith Moon (décédé voici 37 ans déjà), Daltrey, Townshend et le regretté Entwistle eurent finalement recours au fils de Ringo Starr. Bonne pioche, puisque c’est à Moon que ce dernier dut son premier (!) drum-kit. Restait à remplacer The Ox, parti lui aussi jammer dans les limbes avec Jimi. Depuis cette nuit fatale de juin 2002, celui qui chaussa ses boots au pied levé se nomme Pino Palladino. Avec le frère de Townshend (à la seconde guitare), il complète donc à présent sur scène le gang des tonsures. Et ce concert-commémoration n’échappe pas totalement au morbide. En dépit des nombreuses apparitions de ses membres défunts sur les écrans géants qui la jouxtent, les fantômes les plus effrayants se trouvent de fait sur scène. Palladino (géant opinant du chef comme un héron qui aurait gobé un métronome) et Simon Townshend (avec sa foutue veste à rayures) ressemblent en effet à des rescapés d’Auschwitz. S’ils ne jouent que les hits (jusqu’à de semi-flops en leur temps, tels que “Join Together”ou “The Seeker”), ce pandémonium (le light-show en remontre au Floyd même) doit l’essentiel de sa dignité (hormis un Daltrey toujours aussi convaincant) à Zak Starkey. Volubile et pertinent de bout en bout, cet éternel garnement sonne ici comme l’improbable croisement entre son parrain Keith, le Stewart Copeland des débuts policiers et Topper Headon – une technique sans faille au service d’une puissance et d’une inventivité confondantes. Apportant ici les tripes, l’âme et le muscle qui faisaient tragiquement défaut à la “tournée d’adieu” de 1983, qu’il en soit légitimement remercié. Depuis là-haut, Keith Moon lui lève son brandy-punch.

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico / BluesBoarder

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