The Village – A celebration of the music of Greenwich Village

429 Records – Proper
Rock
Treize titres alignés ici pour un hommage musical à une scène influente, celle du quartier de Greenwich qui fut, dans les années ’60, le point de départ d’une très forte évolution musicale, politique et sociale.
C’était les années de la fin de l’ère McCarthy et de la ‘peur du rouge’, l’armée américaine allait s’engager dans le conflit vietnamien et les mouvements contre les discriminations raciales étaient d’actualité. C’était les années où sans que rien ne le laisse présager, l’Amérique allait mettre le doigt dans l’un des plus gros bourbiers de l’après seconde guerre mondiale, la guerre entre le Viêt Nam du Nord et celui du Sud. C’était les années où des artistes comme Dyla, Odetta et Pete Seeger trainaient ensemble et composaient des chansons aux paroles acides mais cruelles de vérité, se faisant les porte-paroles de toute une génération qui ne voulait plus que leur pays s’engage ainsi dans des guerres.
C’étaient les années où un quartier, celui de Greenwich, allait non seulement être le symbole de ce cri de révolte, mais aussi celui de l’éclosion d’une musique qui allait marquer les décennies et le millénaire à venir.
 
Sur cet opus, vous retrouverez quelques noms archi-connus, comme celui de Rickie Lee Jones, qui interprète ici un titre de Bob Dylan, ‘Subterranean Homesick Blues’, ou ces Los Obos et leur ‘Guantanamera’ emprunté à J. Marti. Vous serez nombreux à avoir le plaisir de faire des découvertes, comme ce superbe ‘It’s Alright Ma, I’m Only Bleeding’ écrit par Bob Dylan également et interprété par The Duhks dont la voix de la chanteuse, Sarah Dugas, vous rappellera le coffre et le timbre de voix de Shemekia Copeland, ou cet envoûtant ‘Wayfaring Stranger’, un traditionnel superbement interprété par Sixpence None The Richer et sa sublime chanteuse Leigh Nash.
Les Cowboys Junkies se sont également impliqués dans cette compilation-hommage en interprétant ‘Once I Was’ de Tim Buckley, tandis que la belle Mary Chapin Carpenter vous fera dresser les poils avec sa version toute en sensualité et tendresse de ‘Violets of Dawn’, signé Eric Andersen.
 
Un album en hommage à Odetta, Dave Van Ronk, Tim Buckley, Phil Ochs, Richard Farina, Tim Hardin, Artie Traum, Lenny Bruce et Fred Neil. Un album-hommage dont je ne peux passer sous silence la superbe interprétation par Bruce Hornsby (et en ‘live’) du mythique ‘Darlin’ Be Home Soon’ de John Sebastian, une chanson à laquelle le film Woodstock a apporté la notoriété qu’elle méritait. Une chanson qui vaut, à elle seule, l’achat de cet album-hommage à un quartier, une époque, une génération.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
The village