Rock |
Reconnaissons aux gaillards l’art de savoir se faire attendre et se faire désirer, car cela faisait un certain nombre d’années que rien de nouveau n’était parvenu à nos oreilles. Hé oui, six longues années…! Et c’est comme pour mieux répondre encore à nos légitimes attentes qu’ils commencent par un superbe instrumental où chaque musicien se rappelle à notre bon souvenir. Beaucoup de basse (Jean Jacques Burnel), d’orgue (Dave Greenfield) et de guitare (Baz Warme) soutenu par une batterie pressante (Jet Black), voilà ‘Another Camden Afternoon’. Puis les titres déroulent, morceaux indispensables du puzzle de cette atmosphère si spécifique qui nous manquait beaucoup trop. Des rythmes estampillés POP British sur des textes intelligents empreints d’une grande maturité. ‘Giants’, qui a donné son titre à l’opus, n’évoque t’il d’ailleurs pas toutes ces grandes figures disparues qui ont marqué l’histoire (ou ‘les’ histoires) de leur empreinte? Créatures imposantes, majestueuses ou terrifiantes qui en imposèrent. Tout comme les riffs de Baz. Et tous les morceaux sont de la même veine! Textes intelligents sur mélodies envoutantes et entraînantes. Chaque musicien trouve à s’exprimer, sans prendre le pas sur les autres. Dix morceaux (seulement…) mûris au fil des années. Tout a été fait de manière réfléchie par le collectif des hommes en noir. Et s’il n’y a qu’une dizaine d’années que Baz Warme a rejoint la formation, reconnaissons-lui la capacité d’avoir apporté sa griffe sur les productions collectives du groupe, chaque morceau étant bel et bien le résultat d’un travail commun. Et cela se perçoit à l’audition, car rien n’est laissé au hasard et chaque note semble posée de manière la plus intelligente et la plus cohérente. Le premier disque des Stranglers date de 1979 et il y en a eu seize autres depuis, mais n’empêche que chacune de leurs productions est comme un plus non négligeable qui vient enrichir le patrimoine musical de la formation et des amateurs de bonne zik.