The Steve Miller Band – Bingo

Roadrunner Records
Rock

En mars 2008, après une quinzaine d’années pendant lesquelles la formation était restée ‘aphone’, c'est-à-dire n’avait rien composé et enregistré de nouveau, le groupe de Steve Miller entrait en studio. Et cela après un ‘Live’, il y a quinze ans, et le dernier opus studio, il y a dix sept ans. Un bail.
Et ce n’est pas le plus petit des studios que le Steve Miller Band a choisi pour ce come back puisque c’est aux studios ‘Skywalker’ de George Lucas qu’il enregistra plus d’une quarantaine de titres.

Le premier réflexe, à l’écoute de cet opus, est de déplorer qu’il n’y ait que dix morceaux sur cette galette, mais en se précipitant sur le site officiel du groupe, on apprend que non seulement ils viennent prochainement en France et en Europe mais que la sortie d’un autre album est déjà prévue pour l’année prochaine afin de nous gratifier de tout ce qu’ils ont enregistré lors de leurs dernières sessions. Ouf…! Dommage peut être que le groupe n’ait pas pris un peu plus de temps pour finalement nous sortir un double album, mais si c’était pour attendre une année de plus, alors je dis niet et accepte d’office cette galette de 10 titres.
Et lorsque l’on décide de retourner vers ses racines, il n’y a pas de meilleure solution que de reprendre les morceaux qui ont constitué le groupe en tant que tel: ‘Rock Me Baby’ de B.B. King, ‘You Got Me Dizzy’ de Jimmy Reed, ‘Hey Yeah’ de Jimmie Vaughan ou ‘Tramp’ de Lowell Fulson figurent sur ce nouveau disque.
L’originalité du groupe de Steve Miller ayant toujours consisté à mixer blues traditionnel et sonorités psyché ou post psychédéliques, on peut dire qu’on les retrouve égaux à eux-mêmes malgré les années passées. Aujourd’hui, les membres de la formation sont Kenny Lee Lewis aux guitares et à la basse, Gordy Knudtson à la batterie, Joseph Wooten aux claviers et Sonny Charles au chant, le leader de la formation étant au chant et à la guitare. Agé de soixante six ans, il repart pour une tournée mondiale qui va, certes, l’aider à subvenir à ses besoins, mais qui va, également, sans nul doute, épuiser les musiciens et ceux qui les accompagnent. Preuve que jouer de la musique et faire que ce qu’il vous plait de faire sont les meilleurs facteurs pour vivre longtemps en pleine possession de ses moyens.
Les capacités guitaristiques de Steve n’ont pas pris une ride et les musiciens se sont bonifiés comme n’importe quel bon vin, grâce aux nombreuses prestations scéniques qu’ils ont effectuées tout au long de ces dernières années. Je vous rappelle, pour mémoire, qu’ils ont joué plus de cent vingt fois au Fillmore Auditorium de San Francisco depuis 1967.
Avec le Steve Miller Band, nous sommes toujours dans un p… de bon blues, et rendez-vous donc tous à Paris, lors de leur passage chez nous. Car cela ne fait jamais de mal de rajeunir, n’est-ce pas? Et ils ne sont pas nombreux à pouvoir nous proposer un tel élixir de jeunesse…!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
The Steve Miller Band