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Quand vous mettez trois talents, trois fortes individualités, trois électrons libres ensemble, et qui plus est, dans un jardin secret, le résultat peut aller de tout au tout, et ce qui s’est passé dans ce jardin là, ce ‘secret garden’, est l’exemple même d’une alchimie réussie.
Par leur richesse musicale individuelle, leur touché irréprochable et leur jeu inventif, les trois artistes réunis ici ont réussi une œuvre de grande qualité, glissant deux compos de la pianiste Hiromi entre trois titres signés Stanley Clarke, une reprise d’un chant traditionnel japonais et un morceau co-signé Hiromi et Stanley Clarke, le tout enrichi par quelques incontournables comme ‘Take the Coltrane’ (Duke Ellington) ou ‘Solar’ (Miles Davis).
Magistrale au piano, Hiromi s’envole quand nécessaire, comme dans ‘3 Wrong Notes’, un superbe morceau signé Stanley Clarke, avant de redevenir plus intense, plus passionnée, comme dans ‘Isotope’ (de Joe Henderson) ou ‘Brain Training’, l’une des deux compos signées Hiromi Uehara.
Impérial à la batterie et parfois presque trop discret dans ses interventions, Lenny White est la véritable épine dorsale du trio, le garde-barrière, le métronome, tandis que les deux autres vont et viennent en swinguant et en occupant toute la largeur du jardin. Impérial, vous dis-je.
Contrebassiste virtuose, Stanley Clarke est de la race des seigneurs, de ceux qui traversent leur instrument pour les faire vibrer comme personne. L’homme fait corps avec son instrument et cela s’entend, cela se sent. Ecoutez-le dans ‘Bass Folk Song N. 5 & 6’ ou dans ‘Under The Bridge’: énorme, il est tout simplement énorme.
‘Secret Garden’, un jardin secret qu’il faut ouvrir au public le plus large possible pour que ce trio puisse être consacré et salué comme il le mérite.
Un album inventif, passionnant.
Frankie Bluesy Pfeiffer
The Stanley Clarke Trio