| Bluegrass |
Originaires de Toronto, les Slocan Ramblers célèbrent à la fois l’héritage et le futur de la bluegrass music, telle qu’elle parut voici près d’un siècle au cœur du massif appalachien. Le guitariste Darryl Poulsen, le mandoliniste Adrian Gross et le banjoïste Frank Evans n’unirent leurs talents qu’en 2019, mais leur album “Queen City Jubilee” leur valut d’emblée une brassée d’Awards parmi la diaspora mondiale de leur courant d’élection. C’est que leur ancrage traditionnel (“You Said Goodbye”, “Bill Fernie”, ainsi que les époustouflants instrumentaux “Snow Owl”, “Platform Four” et “Harefoot’s Retreat”) s’augmente de déclinaisons non négligeables, qu’il s’agisse de celle de Bill Monroe (“Bring Me Down Low”), d’Arlo Guthrie (“I Don’t Know”, “Streetcar Lullaby”) ou de celles de Country Joe McDonald (“A Mind With A Heart Of Its Own”, “Bury My Troubles”) et Stefan Grossman (“Won’t You Come Back Home”, “The River Roaming Song”). Outre l’évidente complémentarité des virtuoses qui le composent, ce trio aligne pour atout majeur ses impeccables harmonies vocales (trait spécifique de la bluegrass music ancestrale), ainsi que l’énergie qu’il déploie au fil de ces douze originaux. Le plaisir et la complicité manifestes que partagent ces trois maestros débonnaires se révèlent communicatifs, et si vous imaginiez la bluegrass music définitivement reléguée au rayon naphtaline, cet album vous mènera probablement à réviser vos certitudes. Un disque à même de réunir les puristes du genre et les fans du J.J. Cale de “Okie et “Naturally”: “Deliverance” not dead!
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, May 20th 2022
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