THE SILENCERS – Silent Highway

Music Box Publishing / Wagram
Rock
THE SILENCERS - Silent Highway

Plus de 35 ans après leurs débuts, la bande à Jimme O’Neill repasse les plats pour un dixième album sous cette enseigne. Car de la formation originale, ne demeure depuis belle lurette plus que ce dernier. Un peu comme Dr. Feelgood, The Silencers est devenu une sorte de marque déposée, contre l’authenticité de laquelle il serait vain de prétendre s’inscrire, puisque son ADN se superpose depuis toujours à celui de son leader, frontman et principal songwriter. Et ce, non seulement sur le plan de l’inspiration, mais aussi en termes de lignée, puisque les Silencers se composent désormais de pas moins de quatre membres de la tribu O’Neill (dont son fils James et sa fille Aura)… S’y ajoutent le bassiste Steph Greer et le batteur Baptiste Brondy (également drummer de Delgrès et de Jean-Louis Aubert), qui produit également le tout. Composé et enregistré durant le confinement entre Glasgow, Nantes et Rennes (où réside Jimme depuis près d’un quart de siècle), cet album décline le registre coutumier de nos Écossais, d’où se détache à nouveau le timbre nasal et familier de Jimme. Avec son beat mécanique et son riff de synthé vintage, “67 Overdrive” perpétue la veine folky-new wave qui établit leur marque au mitan des eighties. Avec ses twangy guitars et ses chœurs féminins, “Western Swing” prend des atours rappelant les débuts d’un Chris Isaak ou d’un Lloyd Cole. Second single à en être issu, “Whistleblower’ s’appuie sur un drum-pattern à mi-chemin entre le “Rock n’ Roll Part 2” de Gary Glitter et le “Personal Jesus” de ‘Dépède Moche’, tandis que les aériens “On High”, “Sunnyside” et “Rabbit” évoquent respectivement le U2 de “War” et les Beatles de “Rubber Soul”. Chantée par Aura, la plage titulaire prend des accents psych-folk aussi languides qu’émouvants, selon des harmonies vocales dignes du Fleetwood Mac de “Tusk”. Quelques blasts from the past rappellent la geste des lointains débuts du groupe (les jingle-jangle “Windsept Girl” et  “On Ma Mind”), histoire de s’assurer la fidélité des fans les plus irréductibles, et si l’on n’y discerne plus d’hymnes de la stature des “A Letter From St. Paul”, “Painted Moon” ou “Bulletproof Heart” d’antan, on ne peut s’empêcher d’y céder tout de même, comme on le ferait à la proverbiale madeleine de Proust.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 15th 2023

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Dixième album de la formation, et on peut dire de celui-ci qu’il remplit les critères que le groupe s’était fixé à l’origine, créer une musique intemporelle au delà des modes… Tout y est: des mélodies facilement assimilables, que l’on retient et que l’on peut tout de suite fredonner, sur lesquelles on a envie de remuer et que l’on ponctue en tapant des pieds. Le tout joué sur des textes qui veulent dire quelque chose quel que soit le registre abordé. Alors que les musiciens sont originaires de Glasgow, Ecosse, il faut noter que le disque est produit avec Baptiste Brondy, batteur de Delgrès et de Jean-Louis Aubert et qui joue ici de la batterie, des claviers et s’occupe de programmation. Cet opus a en effet été co-réalisé par Baptiste Brondy et Jimme O’Neill, chanteur, auteur, guitariste, compositeur et graphiste. C’est lui qui a réalisé la cover et qui a illustré les douze morceaux avec des visuels. Le reste de la formation se compose de James O’ Neill, guitares et choeurs, Conor O’Neill, guitare, et Aura O’Neill, qui chante. Les 3 premiers albums ont été Disques d’or en France et le premier, “A Letter from St Paul”, a été considéré comme un véritable vivier de tubes. Avec cet opus Jimme souhaitait revenir aux sources de ce qui a forgé le son des Silencers, conçu pendant le confinement entre Nantes, Rennes et Glasgow. Ce qui a entrainé une autre manière de travailler… et le résultat est là! Un album superbe!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, September 20th 2023

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