THE ROLLING STONES – From The Vault – San Jose ’99

From The Vault - No Security - San Jose '99 / Eagle / Universal
Rock

19 et 20 avril 1999: après la colossale tournée “Bridges To Babylon” (qui avait généré plus de 274 millions de dollars), les Rolling Stones adoptèrent pour leur “No Security Tour” (tu parles) une “approche plus dépouillée, en se concentrant sur la musique, en jouant dans des salles plus petites, et en utilisant moins d’effets spéciaux pour écrire une nouvelle page de l’histoire du rock n’ roll.” (sic). De fait, au spectacle du chimpanzé priapique et virevoltant, comme à celui de ses complices (le babouin au fessier orangé, et le nasique de Bornéo déplumé), on croirait presque un musical scénique de la Planète des Singes! Sans omettre l’apport des cartoons Warner, avec la participation de Woody Woodpecker dans son propre rôle… En matière de prétendue sobriété, 36 ans après leur fondation, les trois Rolling Stones rescapés s’appuyaient de fait déjà sur une armada bien huilée: outre les quatre cuivres (parmi lesquels on reconnaît à peine un Bobby Keyes bouffi comme une outre) et trois choristes (Lisa Fischer, Bernard Fowler et Blondie Chaplin, ex-Beach Boys!), les désormais fidèles Darryl Jones à la basse et Chuck Leavell aux claviers constituaient déjà les bâtons de vieillesse de ces antiques Sonotones. Passé cet amer constat (et les persiflages qui en découlent), force est cependant d’admettre que ce qui tenait désormais le gang de Richmond, c’est bien ce formidable répertoire, au sein duquel ils se complaisent à puiser comme d’autres appuieraient sur les touches d’un juke-box. On trouvera donc ici, outre les (alors) récents “Out Of Control” et “Saint Of Me”, de réjouissantes madeleines telles que “Route 66”, “Paint It Black” et “Get Off My Cloud”, parmi les incontournables “Honky Tonk Women” (joué en pilotage automatique), “Some Girls” et autres “Respectable”. Le brelan final, alignant coup sur coup “Brown Sugar”, “Start Me Up” et “Sympathy For The Devil”, ne laissait aucune chance à l’adversaire.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder