The Rolling Stones – Exile On Main Street

Universal Music International
Rock

Imaginez vous devant un bar dans lequel Jack Daniel’s, Jim Beam ou Lagavulin vous nargueraient, leur col de bouteille fièrement dressé vers vous, de manière très provocatrice, ou bien sur une plage lointaine où quelques naïades nues essaieraient de vous charmer de manière non moins provocatrice. Votre seule préoccupation serait alors de vous demander par quoi ou par qui commencer…! Car face à l’ouvrage que nous avons devant les yeux et la musique qui parvient à nos oreilles, le même dilemme se pose…
La manière la plus simple pour se décider est de recommencer par écouter le premier CD, celui qui reprend ‘simplement’ les dix huit morceaux initialement répartis entre quatre faces vinyles.
Je ne ferai injure à personne en me bornant à hurler aux génies tant ce disque, hier comme aujourd’hui, demeure l’un des chefs d’œuvre essentiels des ‘pierres qui roulent’, et qui roulent toujours, serions-nous même tenter d’écrire.
Cela nous impressionne d’autant plus que nous avons eu le bonheur de croiser Mick Taylor, il y a quelques semaines à peine, et que le lascar était bien présent sur cet opus tout comme sur la réédition en coffret collector du live ‘Get Yer Ya Ya’s Out’.
Ce coffret collector ‘Exile On Main Street’ vous propose deux CD dont le premier propose les morceaux que vous pourrez également écouter sur les deux vinyles qui vous sont proposés dans la version ‘luxe’ du coffret collector, une version pour laquelle nous avons craqué à Paris-Move, et qui est, sans crainte que le qualificatif ne soit trop fort, ‘monumentale’.

Ce qui frappe, dés la première écoute de l’opus, c’est l’ACTUALITE des morceaux. Sans aucun lifting, ils demeurent, tous autant qu’ils sont, purs et neufs comme au premier jour. Ils sont tellement tous devenus des classiques du Blues et du Rock qu’ils sonnent comme s’ils avaient été composés la semaine passée, ou ce matin.
Malgré les innombrables disques que j’ai eus entre les mains (et entre les oreilles) depuis la sortie du LP original, c’est comme si je me retrouvais effectivement devant une véritable révélation. Il me semble que je découvre quelque chose que… je connais déjà. Et tout est dans ce paradoxe. On écoute du neuf…avec de l’ancien, mais, p… que c’est bon…!!!

Dans un deuxième temps, et avec plus d’attention encore, nous écoutons ces fameux inédits qui ne figuraient pas dans le seul double album studio des Rolling Stones, sorti en 1972 et produit par Jimmy Miller. Cette deuxième galette ne contient d’ailleurs pas que des nouveautés stricto sensu, car sur les dix morceaux proposés, figurent tout de même trois ‘alternate take’ de morceaux figurant sur l’original. Mais finalement, très sincèrement, on s’en fout, tellement tout cela reste EXCELLENT…!

Le DVD documentaire, d’une durée de trente minutes, reprend des images de différents reportages sur les cinq musiciens: ‘Cocksucker Blues’, des morceaux choisis de la retransmission du concert ‘Ladies and Gentlemen’ et des extraits de ‘Stones in Exile’.

Enfin, un magnifique ouvrage nous propose de nombreuses photos des Stones dans différentes situations: sur scène, en interview ou en train de fabriquer cet album dans la Villa Nellcote que Keith Richards avait louée à Ville-franche sur Mer pour l’occasion.

Nous ne listerons pas tous les musiciens qui ont contribué à la confection de l’ouvrage mais rappelons, néanmoins, que Bobby Keys au saxophone et Jim Price à la trompette et au trombone sont ici de la partie et que Nicky Hopkins, Billy Preston et Ian Stewart se répartissent les partitions au piano. Soulignons également que le producteur, Jimmy Miller, joue de temps à autre de la batterie et des percussions.

D’aucuns trouveront que nous sommes un tantinet démunis, en ce qui concerne les informations sur l’histoire de ce double album, mais je vous rappelle que le 15 juin sortira en DVD ‘Stones in Exile’, le documentaire qui raconte l’histoire de la création du chef d’œuvre des Stones, et qu’à l’automne sortira également en DVD le légendaire concert ‘Ladies and Gentlemen’. Voilà qui permettra à tout un chacun d’avoir chaud au cœur tandis que les premiers frimas arriveront. Vivement l’hiver oseront même dire certains…

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

Pour mémoire, vous trouverez dans cet album les morceaux qui ne méritent même plus de commentaires tant tout le monde a écrit, commenté, parlé, analysé, disséqué, encensé, critiqué, déploré, regretté sur ces titres. Je préfère me borner à vous inviter à les écouter, tout simplement: Rocks Off, Rip This Joint, Shake Your Hips, Casino Boogie, Tumbling Dice, Sweet Virginia, Torn and Frayed, Sweet Black Angel, Loving Cup, Happy, Turd On The Run, Ventilator Blues, I Just Want To See His Face, Let It Loose, All Down The Line, Stop Breaking Down, Shine A Light, Soul Survivor.

 

Après le ‘live’ en version collector, le tant attendu ‘Exile On Main Street’ arrive, enfin. Et pour les nostalgiques des 33 tours comme pour les vrais amateurs de ‘son’ (et il y en a de plus en plus, vu ce qui sort en vinyles!), avec non seulement des CD mais aussi des galettes couleur anthracite, de celles avec des sillons dans lesquels le saphir va aller chercher les sonorités les plus belles, les plus chaudes, les plus majestueuses.
Album prodigieux et vénéneux à la fois, ‘Exile On Main Street’ est le croisement de toutes les musiques, de toutes les influences des Stones : du blues (avec Shake Your Hips) au rock le plus ‘possédé’ (I Just Want To See His Face), en passant par la country (Sweet Virginia) et le gospel (Shine A Light), tout se mélange dans un univers où les frontières n’existent plus, où la créativité est débridée et en totale liberté. La présence de Ian Stewart, Bobby Keys, Nicky Hopkins, mais aussi de Gram Parson et de Jimmy Miller, entre autres, va libérer totalement le duo Keith Richard et Mick Jagger qui va aligner des titres plus barrés les uns que les autres. Il sera dit, bien plus tard, que certains titres avaient été composés ou co-pondus par Mick Taylor, mais l’histoire est passée par là et il en reste ce qu’il en reste de vérités et de mystères, de ‘on-dit’ et de ‘non-dit’, comme si cette orgie créatrice devait garder à jamais sa part de fantasmes.
Inutile de vous faire le commentaire de titres comme ‘Happy’, l’une des meilleurs si ce n’est la meilleure chanson signée Keith Richard, ou de Tumbling Dice, l’un des morceaux qui collent le plus à l’image des Stones, car tous, sans exception, sont devenus des incontournables, des fondamentaux, des pièces majeures du rock.
A l’époque, le résultat de cette session d’enregistrement à la villa Nellcote en surprit plus d’un, notamment des titres comme ‘Shine A Light’ ou ‘Sweet Virginia’, mais nombreux furent ceux qui crièrent au génie et qui firent de ce double LP l’un des piliers du rock de la fin du millénaire.
Et il faut bien se rendre à l’évidence, tout les titres, sans exception, ont traversé le temps sans prendre une seule ride, comme des joyaux que rien ne peut oxyder. Les musiques avaient atteint un tel point d’excellence que chaque année ne pouvait que leur apporter patine et éclat. Les riffs sont indestructibles, la rythmique débridée et les atmosphères prenantes. On passe du blues marécageux au gospel envoutant, de la moiteur soul enveloppante au rock crade et déluré. Ca bouscule tous les repères et ça libère les énergies, cela vous prend par la main et vous emmène sur la ‘main street’, chaotique mais vertigineusement belle.

Le coffret ‘luxe’ vous propose deux vinyles en plus du superbe bouquin et des CD avec leur lot d’inédits et de outtakes. Un coffret que vous ne devez pas rater, sous peine de le regretter, des années et des années durant. INDISPENSABLE…!

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
The Rolling Stones