The Reverend and The Saints – Welcome in my voodoo

Autoproduit
Blues

C’était pas aux actus, à la télé, et pas non plus aux infos, à la radio, alors que…
J’ai vu la foule remonter la route comme on remonte le temps et pénétrer dans un endroit qu’on appelle le Temple du blues. Il se disait dans la foule que l’apôtre du blues-rock était de retour, qu’il n’était pas revenu seul et que 3 Saints l’accompagnaient, qu’à l’entrée on pouvait même recevoir en offrande une galette argentée avant la bénédiction musicale.
J’ai donc suivi la foule et je suis rentré à mon tour dans ce Temple du blues, ma galette à la main, les yeux cachés derrière de grosses lunettes noires. Le Reverend est là, debout, face à la foule, imposant comme avant, comme….avant. Même silhouette, même voix éraillée et râpeuse, même doigté…qu’avant.
Dès le premier titre de cet opus de 4 titres, le ton est donné. L’apôtre l’annonce: il est de retour à la maison et le Temple en vibre de toutes parts. La gratte fend l’air façon ZZ Top et la voix arrache tout sur son passage. Le bougre est de retour et ça fait du bien par où cela nous traverse. Putain que ce fut long avant d’avoir entre les neurones un psaume électrifié signé The Reverend et que ca fait du bien quand on balance la sauce, vitres ouvertes, le pied au plancher, à fond sur l’autoroute.
Une autoroute sur laquelle le Reverend s’est relancé, après quelques haltes pas toujours simples, mais le bonhomme a une étoile, celle du blues, au-dessus de lui, et ce sont trois Saints qui lui ont tendu la main pour dépanner le bolide, lui regonfler le moteur et le relancer sur cette autoroute du blues. Mais pas que les Saints, car un souffle voodoo le pousse dans le dos, comme pour lui faire rattraper le temps perdu. Un temps que la foule des fidèles a remonté, face au vent. Un souffle voodoo qui fait frémir et gémir la six cordes sur ‘Voodoo Dream’. Un ‘dream’ éveillé, car cet opus est une sacrée réalité et le Reverend nous le prouve en nous embarquant dans son trip boogie bien musclé, un ‘Circus of Fool’ qui déménage, à rendre presque pâlots les ZZ Top et autres combos bodybuildés.

Et pour finir, que ceux qui avaient crucifié le Lionel sur un ampli en prennent pour leur grade car le bougre signe un come back magistral avec un ‘Simple Guy’ dont l’intro, rien que ça, déjà, ferait presque enrager Gary Moore.
L’apôtre fait vibrer sa voix comme un rabot qui racle le gosier d’un menuisier en mal d’amour, le genre de truc à vous coller des frissons en vrac. Et que dire de ce putain de solo de guitare qui s’étire, déchire les enceintes et les fait chialer avant qu’un harmo sorti d’on ne sait où ne vienne plonger le morceau dans le grand bleu, celui du blues, ouvrant la voie à une guitare incendiaire et à un bonhomme, un grand bonhomme que l’on sent proche du divin. Epaulé par des Saints qui sont là sans l’être de trop, comme pour mieux souligner encore le retour de l’apôtre.

Voodoo, voodoo… Y’en a eu un autre, de voodoo, mais qu’on appelait voodoo child. Et si c’était le Reverend, le père?

 

S'il fallait citer les belles âmes avec lesquelles il a déjà partagé l'affiche, ce serait Mick Taylor, Screamin Jay Hawkins, Gwyn Ashton, Buddy Guy, Johnny Winter, Popa Chubby, Lucky Peterson, Boney Fields, Little Bob et bien d’autres encore…

S'il fallait nommer une guitare, ce serait une Gibson Firebird rouge de 1963.

S'il ne fallait garder qu’un seul album, de référence, ce serait ‘I have a dream’, de 2007.

S'il fallait prêcher le blues, ce serait avec Reverend Gary Davis, Reverend Horton Heat, Reverend Billy Gibson et bien d’autres.

Et s'il ne devait en rester qu'un pour incarner le blues en France, ce serait bien le Phénix, Lionel Raynal, notre Reverend.

Alors célébrons la messe au présent avec sa nouvelle formation The Reverend and the Saints et ‘Welcome in my Voodoo’, un CD 4 titres annonciateur de la bible à venir.
Avec ‘I'm coming home’, premier titre de l'opus, vous l'avez compris: The Reverend is back! De retour au paradis du blues.

Les Saints, protecteurs du Reverend, ne sont pas des enfants de chœur mais plutôt des sorciers, coté rythmique déjà, avec Ian Laguide à la basse et Olivier Bertin à la batterie. Quand aux riffs de guitare de Rudy Bousquet, ils vous transpercent comme si vous n'étiez qu'une vulgaire poupée de chiffons.
Ecoutez cet envoûtant ‘Voodoo Dream’ illuminé par les chœurs de Néama Laguide et Vincent Bousquet. Le Red Rooster n'a qu'à bien se tenir!

Et imprégnez-vous de la voix rauque et rocailleuse du Reverend sur ‘Circus of Fool’, une voix qui ne fait que renforcer l'ambiance ensorcelante et fascinante de ce ‘Welcome in my Voodoo’. A noter les présences de Nicolas Bousquet aux claviers et celle, indispensable, de Fred Mougin à l'harmo sur le dernier titre, ‘Simple Guy’, un ‘blues frisson’ de toute beauté qui en ferait pâlir plus d'un. A écouter avec recueillement!

La messe est dite: The Reverend is always strong, well, alive and blue!

Alain Betton
Paris-Move

 

A priori, cela ressemble à du Reverend, et a posteriori aussi. Mais nous ne nous en plaindrons pas, loin s’en faut! D’autant que dès le premier morceau de ce CD de 4 titres, Lionel Raynal nous martèle qu’il rentre à la maison. Il était temps, avons-nous presque envie de lui dire, car on n’aime pas rester longtemps sans nouvelles des potes. Et il a encore tellement à nous donner, le Reverend…! Surtout lorsqu’il nous embarque avec lui dans son rêve voodoo. Car en ce qui me concerne, pas de problème, les bagages sont déjà faits. Je suis déjà dehors, devant la maison, prêt à le suivre!

Ian Laguide à la basse, Olivier Bertin à la batterie, Rudy Bousquet à la guitare et Lionel Raynal à la guitare et au chant nous proposent de bien belles nouvelles compos et gageons que nous n’avons là que les prémices d’un futur album qui annonce du lourd. Mais autant aurons-nous droit à des pièces d’artillerie de gros calibre, autant attendons-nous à vibrer sur des pièces plus proches de la dentelle que d’autre chose. Le dernier morceau de cet encas, ‘Simple Guy’, l’atteste. Nous ne pouvons donc qu’être impatients d’écouter la suite car cette mise en bouche nous laisse vraiment un goût de trop peu en même temps qu’elle nous rendrait presque de méchante humeur ne pas avoir la suite tout de suite. Tout comme lorsque l’on a très soif dans le désert et que l’on a cassé la dernière bouteille de Jack avant même de l’avoir entamée. Vous me comprenez? C’est pas humain, n’est-ce pas…!
Alors, il est pour quand l’album? J’en peux plus d’attendre…!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

A consulter:
http://www.myspace.com/thereverendfr