THE NICK MOSS BAND featuring Dennis GRUENLING

The High Cost Of Low Living - Alligator
Blues

Ces deux-là, Nick MOSS et Dennis GRUENLING, se connaissent depuis plus de vingt ans, mais l’idée de les associer n’a germé que récemment. Rien d’artificiel pour autant: à force de se croiser dans les backstages des clubs et festivals de la planète, ils ont tout d’abord partagé la scène d’un concert de charité à Chicago avant d’embarquer ensemble pour la Legendary Rhythm N’ Blues Cruise de 2017. Comme chacun sait, rien de tel qu’une croisière pour rapprocher les affinités, et voici donc GRUENLING incorporé. Bien que des indépendants consommés (Nick MOSS a autoproduit douze de ses albums, et Dennis GRUENLING sept), nos deux comparses n’envisageaient leur collaboration que sous l’égide d’Alligator. Et pour cause: voici sans doute l’une des sorties les plus classiquement ‘old-school’ de ce label depuis belle lurette! La plage titulaire rend un hommage vibrant à Elmore James et sa lignée (de JB Hutto à Little Ed), tandis que “No Sense” en fait autant avec Jimmy Reed, et “Note On The Door” avec Howlin’ Wolf. Le “Count On Me” de Gruenling (qu’il chante lui-même) renvoie quant à lui au Texas-style des T-Birds de Kim Wilson et Jimmie Vaughan. Le pianiste Taylor Streiff s’en donne à cœur-joie sur la reprise du “Get Your Hands Off My Pocket” d’Otis Spann (dans une veine forcément très Muddy Waters, où Gruenling prend deux terrassants solos à la manière de James Cotton). “Tight Grip On Your Leash” évoque ensuite l’un des mentors de Nick, le grand Jimmy Rogers. Célébrant la mémoire du regretté pianiste Barrelhouse Chuck, “He Walked With Giants” rappelle dans sa facture un autre des modèles de Moss, Jimmy Dawkins, mais c’est bien entendu le piano de Streiff qui s’y taille la part du lion. Quant à “A Pledge To You”, c’est un clin d’œil aussi manifeste que confondant au duo que formaient Junior Wells (dont on jurerait entendre la voix et l’harmonica) et Buddy Guy. Sur un diddley-beat cuivré, “Lesson To Learn” (seconde compo de Gruenling) s’inscrit dans la ligne de Paul Butterfield. C’est le désormais omniprésent Kid Andersen qui co-produit le tout (même si l’enregistrement s’est déroulé dans L’Illinois, et seul le mixage dans son studio Greaseland de San Jose). Cette galette garantie sans additif ni OGM se referme sur l’incunable “Rambling On My Mind”, hymne transgénérationnel du classic-blues que célèbre avec brio cette collection.
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Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder
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