THE KILLS – God Games

Domino
Indie rock
THE KILLS - God Games

Alors voilà, cette fois, on y est. Six pages et interview dans le Rock & Folk du mois, disque France Inter: The Kills sont désormais sortis du garage indé où la presse et le marketing semblaient les avoir cantonnés. Il faut dire que la participation d’Allison Mosshart (alias VV) à The Dead Weather (l’un des multiples projets parallèles du stakhanoviste Jack White), ainsi que leur affichage sur les campagnes publicitaires de Zadig & Voltaire, avaient bien préparé le terrain. Vingt ans après leur séminal premier LP (“Keep On Your Mean Side”), et sept depuis leur dernière livraison (si l’on excepte la compilation de raretés “Little Bastards” parue en 2020), que peuvent donc bien encore représenter The Kills en 2023? Avec ses relents heavy Middle-East du “Kashmir” du Zep, l’hymne d’ouverture, “New-York”, a en effet de quoi déconcerter. Mais l’usage accentué des claviers, machines et beat-boxes (depuis son accident de portière, Jamie a en effet perdu l’usage d’un doigt) ouvre ici de nouveaux horizons à la formidable vocaliste qu’est devenue Allison, ce que “Blank” (splendide ballade au piano, synthé et boîte à rythme) et le martial “Bullet Sound” mettent particulièrement en valeur. Toujours aussi intègre et abrasive, leur musique gagne en puissance évocatrice ce qu’elle s’obstine à refuser de compromission. C’est patent dès “Going To Heaven”, suivi du comateux “LA Hex” et des funèbres “103” et “Love And Tenderness” (imaginez un dub urbain). Comme la rencontre rêvée d’Alan Vega et Trent Reznor avec les frères Mael, “My Girls My Girls” distille ainsi un enchanteur a capella choral sur fond quasi indus, tandis qu’avec leur beat de train fantôme enjoué, “Wasterpiece” et “Kingdom Come” n’auraient pas déparé le “Kiss Me Kiss Me” de The Cure (ni la plage titulaire le “Electric Chair” de Sandy Dillon), avant que nos amis ne concluent ce retour de flamme inespéré par un “Better Days” digne du Bowie de “Scary Monsters”. Sans céder un pouce de leur éthique intransigeante, Hince et Mosshart persistent donc et signent même: mieux qu’un album de la maturité (vocable réservé aux chevaux de retour), ils reviennent au contraire avec l’un de leurs plus ardents manifestes. Citez donc cinq autres groupes de leur génération qui en soient encore capables, and spread the news: The Kills are back.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 31st 2023

::::::::::::::::::::::::::::::

Album à commander ICI

Exclusive Limited Edition Red Swirl Vinyl à commander ICI

.