| Rock Garage |
On retrouve le très prolifique Daniel Sani ou plutôt Dan Imposter avec une énième formation, cette fois un duo de charme et explosif appelé The Jana’s. Pas prêt de se ranger des voitures ni de s’assagir le Dan, comme un bon méridional qui se respecte, pastaga, lecture de La Provence et pétanque sur le vieux port, accompagné en rythme saccadé par la criée, le bruit des glaçons qui fondent au soleil brûlant des Bouches-du-Rhône à l’heure de l’apéro et par le cochonnet qui roule inlassablement vers une terre promise. The Jana’s est un duo fantastique, composé bien entendu de Dan Imposter, taulier du label des Disques Tchoc, qui assure magistralement les guitares, la basse, la batterie, les claviers, les chœurs, la voix lead sur le titre Sunday Morning, la réalisation, le gardiennage nocturne des studios Chocolates et Tchoc, l’intendance, le café, les viennoiseries, la bière bien fraîche made in Canebière, le coup de balai, le repassage des liquettes et la protection rapprochée de la sublime Jana, en qualité de bodyguard affûté et sur le qui-vive, cravate nickel, bien plus fiable qu’un agent de l’United States Secret Service. J’accentue un chouïa le tableau et le curriculum vitae du monsieur aux lunettes noires à la Vincent Palmer et aux costards à la Lee Brilleaux. Multi-instrumentiste et touche-à-tout en matière de rock’n’roll, Dan Imposter prouve si nécessaire, que sa réputation qui a franchi le Rubicon depuis belle lurette, n’est absolument pas usurpée. Le second membre de ce duo qui va défrayer la chronique (n’en doutons pas!), est Jana (voix lead), une créature vénitienne à la voix remarquable, entre puissance et sensualité tous azimuts. Une véritable bombe, une authentique chanteuse de rock’n’roll au look sexy et au jeu de scène démoniaque. Jana pouvant faire penser à bien des égards à Fabienne Shine, la panthère rock de Shakin’ Street, ou à Alicia F! de Montreuil, une touche de charme exotique en plus. Cette fille transpire le rock à tous les étages. Mais que branle le foutriquet de l’Elysée? C’est The Jana’s qu’il fallait engager pour la cérémonie d’ouverture de JO à Paris! Ce duo à la crédibilité inouïe, est l’archétype sensoriel du rock garage, du proto-punk, du freakbeat et rock’n’roll 60’s, en particulier celui venu de l’autre côté de la Manche, vers Big Ben, La Tamise ou Piccadilly Circus… ce rock’n’roll débridé qui inondait les ondes hertziennes de Radio Caroline.
L’album intitulé Dan Imposter Meets Jana, comme une rencontre providentielle, commence par une reprise de The Contours de 1965 First I Look At The Purse, suivi par un autre standard de la même année, Just Like Me de Paul Revere & The Raiders. Le troisième morceau Crazy est un original signé Diana Biscari/ Dan Imposter dans le même registre. 96 Tears est un cover du chanteur et songwriter américain Rudy Martinez, interprété par? Mark & The Mysterians, en 1966. Ce standard se hissera à la 1ère place du Billboard et se classera à la 213ème place des 500 plus grandes chansons de tous les temps dans le magazine Rolling Stones. I Can’t Control Myself est une reprise des Troggs de Reg Presley. My King Of Rock’n’roll est une composition originale. Save Me est un succès interplanétaire de 1967 d’Aretha Franklin, surnommée à juste titre The Queen Of Soul. Originaire de Memphis (Tennessee), Aretha Franklin était une militante engagée aux côtés de Martin Luther King, qui influencera entre autres Amy Winehouse et Donna Summer… Save Me, Somebody Save Me… Night Time est une reprise du groupe The Strangeloves de 1965, qui sera excellement classée au sein du Billboard Hot 100 et du Cash Box Top 100. Dr Feelgood période Lee Brilleaux et Wilko Johnson et The J.Geils Band, pour ne citer qu’eux, reprendront Night Time avec succès. Damn est la troisième compo originale de l’album. Good Loving est un titre de The Olympics de 1965, qui sera popularisé un an plus tard par The Rascals. I Can Only Give You Everything est un titre de Them, célèbre groupe d’Irlande du Nord fondé par un cartain… Van Morrisson. A noter que ce titre se trouve également sur le 1er album live des havrais de Little Bob Story (RCA Victor 1979) et qu’à l’époque, Bob et son gang de dockers du rock reprenaient très souvent ce morceau, notamment lors d’incessantes et épiques tournées en Angleterre. In Excelsis deo Goria est un titre de Patti Smith, poète, artiste-peintre, marraine du mouvement punk et veuve du guitariste de MC 5 Fred “Sonic” Smith, originaire de Chicago. Quant à Sunday Morning qui clôture l’album, il s’agit d’une ballade romantique interprétée par Dan Imposter, et pas seulement à écouter le dimanche matin, la larme au coin de l’œil et la boîte de Kleenex à proximité. Elle me fait penser à du Dylan ou aux Everly Brothers. C’est une lapalissade, mais je le clame haut et fort à lézarder les murs du Château d’If et de la Basilique Notre-Dame de la Garde, cet album de The Jana’s est “INDISPENSABLE” et une sublissime découverte. Pour les amateurs et les nostalgiques du rock garage, ça tombe sous le sens!
Serge SCIBOZ
Paris-Move
PARIS-MOVE, July 26th 2024
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