Soul

Disons le tout de go, jamais la voix de James HUNTER n’avait jusqu’à présent sonné si noire, et ce qu’elle a gagné en grain la rapproche davantage encore de ses modèles. Pour cette seconde livraison sous la bannière Daptone, il n’a pourtant pas choisi l’évidence, en débutant cet album sur un mid-tempo, avec l’énamouré “It Was Gonna Be You”. La plage suivante emprunte une veine quasi-gospel, et il faut attendre “Don’t Let Pride Take You For A Ride” pour retrouver la lignée des titres les plus échevelés de Sam Cooke. L’instrumental “Blisters” rappelle à point nommé quel guitariste de blues urbain demeure ce bon James: on jurerait un inédit du jeune Johnny Guitar Watson! La soul de Chicago (Gene Chandler, Jerry Butler et autres Impressions) reste une constante inspiration pour HUNTER, comme en témoignent la plage titulaire, “I Don’t Wanna Be Without You”, et l’imparable mid-tempo chaloupé “Mm-Hmm” (les fans de Major Lance apprécieront). À ce stade, je me dois de signaler que l’ordre effectif des titres du CD promo qu’on a eu l’obligeance de m’adresser défile à rebours de celui qu’indique la jaquette maison… Dîtes donc, les gars, comment voulez-vous qu’on fasse correctement notre job si vous n’y mettez pas un peu du vôtre? Le 1er avril, c’est dans trois mois… Il ne me reste donc plus qu’à conclure sur ce dont mes seules oreilles attestent: la production de Gabe Roth et Bosco Mann (patrons du label) s’avère ici tellement vintage qu’on croirait souvent écouter un incunable 25cm d’époque (n’y manquent que les craquements du vinyl). Depuis le duo de saxes jusqu’aux claviers millésimés B3, et des chœurs soulful jusqu’aux rythmiques augmentées (tambourins, vibraphone, castagnettes), l’amateur averti ne pourra que se délecter à l’écoute des dix titres originaux de cette galette.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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Site web de Differ-ant: ICI
Un conseil: en attendant de pouvoir récupérer ce “Whatever It Takes”, plongez-vous dans le quatrième album de James Hunter, qui est aussi son premier sous l’étiquette Daptone, “Hold On!”, ICI