| Blues |
Quand fin 2009, Hubert#06, le one man blues band qui venait de remporter le prix électro acoustique du Tremplin de Blues sur Seine, croisa la route de Yarol Poupaud, il était à des miles et des miles de se douter de ce que cette rencontre-étincelle allait déclencher comme explosion dans le blues de l’hexagone.
Celui qui incarnait seul le Delta et son blues poisseux venait d’être également salué par la critique et toute la communauté blues pour son premier opus, ‘One Man Delta Blues Band’, un CD que Paris-Move vous avait fortement recommandé, déjà. L’héritier des Son House et Charley Patton semblait prendre en solitaire le chemin du blues le plus roots, déambulant dans les marais, le chapeau vissé sur la tête et la guitare en bandoulière.
Mais de cette rencontre avec Yarol Poupaud allait germer un autre concept, une autre formule, The Hub. Faut bien avouer qu’en croisant la route d’un garçon aux facettes aussi diversifiées que reconnues (soliste de FFF, chanteur de Mud, moitié du duo country Heartbreak Hotel, entre autres…) Hubert#06 allait rapidement être tenté par la formule du duo.
Au fil des séances et des concerts, le projet The Hub s’est définit, s’est précisé pour aboutir en ce début 2011 à un résultat plus que probant avec ce premier album au titre évocateur pour tout bluesman, ‘A Sleepless Night’. Un opus qui propose 14 compos originales, en français et en anglais, combinant un son et un esprit à la fois roots et actuel, comme pour mieux prouver encore que le blues est, et reste une musique moderne.
Dans ce premier album du duo, on retrouve tout ce qui est propre à Hubert#06, de la voix où traînent encore et toujours de lourds graviers, à ce jeu de gratte, cette signature sonore qui fait de lui l’un des plus roots de nos bluesmen français. Et tout cela passé au mixeur Yarol Poupaud, génial et malicieux arrangeur, multi-instrumentiste de talent qui a su non seulement apporter sa touche perso, son groove et son énergie aux quatorze titres, mais apporter à Hubert#06 cette griffe qui l’amène à faire vibrer le blues comme seuls savent le faire ceux qui y mettent toute leur âme.
Cela vous donne un blues toujours aussi poisseux et crade, mais qui balance sacrément bien et qui vous donne envie de suivre ce duo partout où il vous emmènera. Jusqu’au bout du Delta.
Un très bel opus qui fait le lien entre le blues le plus roots et le blues le plus moderne. Sans hésiter, et sans aucun doute possible, nous pouvons l’annoncer comme l’une des plus belles réalisations de cette année 2011. Incontournable, et même indispensable.
Le pari était osé mais The Hub l’a tenté, et réussi: proposer un album de blues avec des titres en français et d’autres en anglais. Et venant d’un bluesman français, le pari était franchement risqué, car pour proposer quatorze titres en alternant ainsi les deux langues sur un même album, il fallait être sûr de son coup pour ne pas voir s’abattre sur sa tête les remarques de la presse anglophone.
Et je dois avouer que non seulement l’album m’a beaucoup plu, mais il prouve que la France possède de bien bons auteurs-compositeurs et que le blues y a désormais ses racines. Profondes, fortes, chargées d’émotion. De quoi vous inciter à venir en France et écouter des bluesmen comme The Hub.
Great, tout simplement. Great.
Blues Matters! (UK)
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