Blues

The Holmes Brothers, c’est tout d’abord trois musiciens, avec Sherman Holmes à la basse et au chant, Popsy Dixon à la batterie et au chant, Wendell Holmes à la guitare et au piano ainsi qu’au chant sur la majorité des 14 titres.

Ceci dit, The Holmes Brothers c’est aussi, et surtout, trois voix, et de sacrées voix. Le genre de voix chaudes et chaleureuses qui vous décollent tout ce que d’autres avaient fini par vous laisser au fond des oreilles, des voix qui s’envolent et planent à un niveau de sensualité masculine qui transformera la plus insensible des vestales en lionne en chaleur. Sur les titres où les trois voix se chevauchent, se croisent, cela souffle comme un vent chaud, brûlant, comme sur ce ‘Something is missing’ où rien ne manque, rien.

Côté zicos qui accompagnent le trio, c’est du beau linge, de Glenn Patscha à l’orgue Hammond B-3 à Matt Munisteri à la guitare, en croisant au passage cette satanée Joan Osborne aux percus et aux chœurs, la même Joan Osborne qui produit ce magnifique opus et que le trio avait accompagnée, tout comme il a accompagné Van Morrison, Willie Nelson et Peter Gabriel, pour n’en citer que quelques uns.

Même si Wendell Holmes assure plus de chant que ses deux compères, on ne peut décemment pas dire que le garçon est leader du trio tant il émane de l’opus une totale harmonie entre ces trois voix. C’est du gospel mélangé à du blues et de la soul et cela vous fera vibrer comme rarement. Frissons garantis sur des titres comme ‘I saw your face’, un blues lent exceptionnel signé Sherman Holmes et chanté par lui, tout comme sur ‘Fair weather friend’, chanson signée Wendell Holmes et chantée par lui, avec toujours ces trois voix charismatiques pour assurer les refrains. Des voix à faire fondre un glaçon posé sur la banquise, des voix à faire pleurer la plus froide des statues de marbre.

Mais sur cet opus vous avez également droit à des titres qui envoient, et grave, comme ce ‘Put my foot down’ qui vous fera danser sur place, ou ce ‘Edge of the ledge’, qui vous fera tanguer de plaisir.

Chanson qui aurait pu figurer en bonus tant elle va vous prendre aux tripes, cette version de ‘I’ll be back’, chanson des Beatles que le trio fait revivre à sa manière, avec une chaleur et une émotivité que le duo Lennon/McCartney aurait apprécié, et apprécie, même si le grand John à lunettes n’est plus de ce monde pour nous le confirmer.
Un John Lennon qui aurait sans doute fortement apprécié le jeu au piano de Wendell Holmes sur le dernier titre de cet opus, ‘Take me away’, une chanson signée Paul Kahn et qu’interprète Popsy Dixon, le batteur de ce trio d’enfer qu’est The Holmes Brothers.

Même s’il ne verra pas accorder la note d’indispensable de l’année, un opus qui mérite incontestablement un grand Coup de Cœur!