The Graveyard Train – Collector Reissue

Bad Reputation
Rock

Et voilà une bien belle réédition de l’album éponyme du fameux groupe The Graveyard Train qui a roulé sur les rails du blues-rock des 90’s, proposant ici les 13 titres originaux sortis en 1993 complétés par 5 bonus tracks. Un train express propulsé par une double locomotive-rythmique composée du bassiste Frank Scimeca et du batteur Robert Iezzi, tous deux ex-Angora, et dans lequel montèrent deux musiciens de L.A., Todd Griffin au chant, à la guitare acoustique et à l’harmonica, et Bruce Draper à la guitare.

La légende raconte qu’après seulement quatre concerts le groupe fut contacté par 8 major souhaitant les faire venir dans leurs écuries, mais il signera chez Geffen Records, label créé en 1980 par David Geffen qui fut déjà, en 1970, le fondateur de Asylum Records. Geffen, le label sur lequel se retrouvèrent Don Henley, Joni Mitchell, Neil Young, Peter Gabriel et bien d’autres, dont un certain John Lennon, car Geffen fut en effet le label qui sortit le fameux ‘Double Fantasy’ de John Lennon et Yoko Ono, deux semaines avant que John Lennon ne soit assassiné, à New York.

Inutile de faire ressortir tel ou tel titre de cet opus car les dix huit titres alignés ici sont tous de grande qualité. Pas besoin de lire la bio ou les notes du livret, bien fait, d’ailleurs, avec les paroles des chansons et de chouettes photos, pour se convaincre que le combo aurait mérité une reconnaissance digne de sa production musicale. Les instruments claquent de manière parfaite, avec cette cohésion qui renvoie aux meilleurs du genre.

Ce qui ne fut jamais commenté ou précisé par le groupe est la possible relation entre le nom que le duo fondateur donna à leur formation et le titre ‘Graveyard Train’ présent sur le fameux LP ‘Bayou Country’ de Creedence Clearwater Revival. Un morceau blues-rock d’un peu plus de huit minutes et demie qui est le troisième et dernier titre de la face A du 33 tours sorti en 1969. Hasard ou pas? Le mystère reste entier.

La rumeur court que The Graveyard Train serait entrain de réenregistrer, quelque part à Los Angeles, dans la Hollywood area. Ce serait une bien belle surprise que de retrouver le quatuor sur un nouvel opus. Et même si ce n’est qu’une rumeur, j’attends, sur le quai de la gare, que le train passe. Le Graveyard Train.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

 

Saluons, tout d’abord, l’initiative de la maison de disques qui décide de ressortir avec des bonus, qui plus est, l’album culte de cette formation américaine. Le disque, initialement sorti en 1993, a connu plusieurs beaux moments de gloire et le publier à nouveau, cette année, ne peut qu’asseoir la notoriété que méritait ce combo. Saluons, ensuite, l’occasion qui est donnée, ici, de réunir parents amateurs de rock dur bluesy et ados en mal de reconnaissance et d’appartenance socio-musicales. Le gang, composé de Franck Scimeca à la guitare basse, de Robert Lezzi à la batterie, de Bruce Draper aux guitares et de Todd Griffin au chant, à la guitare acoustique et à l’harmonica, retrouve une seconde jeunesse grâce à cette re-publication. De plus, un livret particulièrement bien foutu vous permet non seulement de lire les paroles tout en hurlant avec le chanteur, mais aussi d’apprécier les photos de ces musiciens au talent aussi long que les cheveux de certains d’entre eux (et de notre rédacteur en chef, Frankie Bluesy).
Et tandis qu’on balance le CD pour une seconde écoute, la pochette posée à côté du verre du fin breuvage malté qu’on savoure autant que l’album, on se fait presque nostalgique en allant vadrouiller sur le net pour aller vérifier si cette formation s’inspira bien d’un titre de Creedence Clearwater Revival pour trouver son nom de scène,…la similitude s’arrêtant là, car la musique des garçons n’ayant plus grand-chose à voir avec celle des C.C.R., flirtant davantage avec celle de formations plus rock comme Black Crows ou comme le Led Zep de la grande époque.
Les californiens s’en donnent à cœur joie dans tous les morceaux et les riffs de guitare emballent la machine qui va à belle allure. ‘Hell On Wheels’, ‘Memphis #999’ ou ‘Graveyard Boogie’ sont là pour vous rappeler que la musique est quelque chose qui se mérite et que ne monte pas dans le train n’importe quel clampin! Sur cette galette bénéficiant de bonus tracks (yeahhh….!), tout est mené à train d’enfer, façon TGV, sans arrêt inutile, et ce n’est pas le psaume du chef de gare qui rachètera l’âme de ces pistoleros de la scène rock. D’ailleurs l’hymne ‘Change the World’ est même à prendre comme un avertissement à tous ceux qui pouvaient penser, de manière illusoire, que cela allait se calmer en cours d’opus. Au contraire, les décibels résonnent encore plus fort! Et ‘Breakout’ en est la preuve.
Bref, une réédition qui mérite de trouver sa place autant près de vos vieux trains électriques de gamin que sur la pile des meilleures rééditions de l’année.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
The Graveyard Train