Bluegrass

Comme Steve n’ Seagulls et Haiseed Dixie l’ont démontré, le bluegrass se prête à tous les accommodements. Dans notre sud-est français (qu’ils appellent malicieusement le Var-West), un quintette local, THE GRASSLERS, s’est ainsi piqué d’en relever le défi. Après tout, on n’est pas forcément plus gourds que les Yankees pour gratter le banjo, et c’est précisément ce que démontre ce CD, qui aurait pu ne sembler à priori qu’une amusante pochade. Que l’on en juge: ces minots se permettent ici d’adapter à la sauce bluegrass les hits de Rag n’ Bone Man (“Human”), Police (“Every Breath You Take”), Springsteen (“Dancing in The Dark”), Nirvana (“Smells Like Teen Spirit”), Charley Winston (“Like A Hobo”), des Beatles (“Norwegian Wood”) ou encore The Clash (“Should I Stay Or Should I Go”). L’astuce, c’est que passé l’irrépressible sourire que suscite l’entreprise, leur interprétation du genre force l’adhésion, et l’admiration aussi. Ainsi, leurs chœurs sur le “Man Of Constant Sorrow” de Dick Burnett, ou leur restitution du “Hello, Mary Lou” de Gene Pitney rivalisent avec les meilleurs efforts de leurs équivalents amerloques. THE GRASSLERS se permettent même de surclasser à l’occasion leurs contemporains sur leur propre terrain (ainsi du “Jimmy” de Moriarty, ou du “Personal Jesus” de Dépèche Mode, dont Johnny Cash avait pourtant livré une adaptation définitive). Mandoline, banjo, violon et accent anglo-saxon au cordeau dépassent de très loin le simple gag, et l’on se surprend à adopter cette pseudo-farce pour disque de chevet. La pépite inattendue de ce début d’année, yeeeh-aaah!!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

::::::::::::::::::

THE GRASSLERS – Bluegrass Time Machine, un excellent album à commander, direct, sur le site web de THE GRASSLERS: ICI

Bio de THE GRASSLERS: ICI

THE GRASSLERS – Bluegrass Time Machine -Personal Jesus – sur YouTube: ICI

Et n’oubliez pas d’aller sur leur fanlink, ICI