The Duke Robillard Band – Low Down & Tore Up

Dixiefrog
Blues

Avec déjà quinze albums réalisés en tant que leader depuis l’arrivée du nouveau millénaire, le Duke se fait non seulement plaisir mais se délecte également de faire partager au plus grand nombre cette joie de jouer!
Cette fois-ci, c’est une collection de low down blues qu’il veut nous offrir. Ces fameux blues qu’il écoutait adolescent et qui pulsaient d’une manière si spécifique. Ceux-là mêmes sur lesquels il se faisait les doigts et travaillait ses tablatures. Et comme il est à l’initiative de plusieurs formations plutôt fameuses comme Roomful Of Blues et The Fabulous Thunderbirds ou encore son Duke Robillard Band, on comprend aisément qu’il ne lui faille pas beaucoup de temps pour enregistrer la galette en question: deux jours et quelques heures!
Il ‘suffit’ pour cela de convoquer les bons musiciens au bon moment, et la partition est presque jouée. Une petite recherche dans le répertoire des meilleurs compositeurs facilite encore davantage les choses: Eddie Jones, Eddie Taylor, H. Whittaker, James Crawford Jr, Pee Wee Crayton, John Lee Hooker, Dave Bartholomew, Jimmy McCracklin, Elmore James, Sugar Boy Crawford, J. Price/Bob Sparkler ou Mel London.
Dire que son Band est excellent semblerait presque une lapalissade, avec Bears et Matt McCabe au piano, Brad Hallen à la basse acoustique, Mark Teixeira à la batterie et Sax Gordon au sax ténor et baryton. Certains d’entre eux, quand ils ne jouent pas dans l’orchestre habituel, vont même donner un coup de main à un pote qui sort son opus. Je pense par exemple à Kenny Blues Boss Wayne et son ‘An Old Rock On A Roll’ du printemps dernier, produit par le même Duke dont on parle aujourd’hui! Car ce Duke là n’est pas seulement musicien, mais aussi producteur ou photographe.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour que cela fonctionne. Et c’est effectivement ce qui se passe, comme à chaque fois. L’air du temps étant le retour à l’analogique, les musiciens ont enregistré cet album à l’ancienne, comme l’a fait Warren Haynes pour son dernier opus, ‘Man In Motion’, et tant d’autres, par les temps qui courent.
Du coup, le résultat est à la hauteur des attentes. Surtout que l’artiste va même jusqu’à préciser toutes les guitares qu’il a utilisées, histoire de souligner que rien n’est laissé au hasard. Cela va de l’Epiphone Broadway 1938 en passant par la Gibson ES 355 ou la réplique du modèle de Stratocaster que Léo Fender lui-même offrit un jour à Pee Wee Crayton.

Une galette qui ne bouleversera pas les masses mais qui aura le mérite de démontrer une nouvelle fois que rien n’est jamais laissé au hasard dans la création artistique made by Duke! Et puis, vivement le prochain CD de Robillard, que nous puissions découvrir encore une autre facette de son univers bluesy.

Dominique Boulay
Paris-Move

 

C’est avec des morceaux qui ont marqué ses dix sept ans que le Duke nous revient avec cette nouvelle galette, comme si le bonhomme avait non seulement voulu se poser, n’ayant quasi plus rien à prouver, mais aussi revenir sur ses jeunes années qui furent si importantes pour lui. Décisives.
Pont de sentiment de nostalgie ici, mais plutôt un plaisir évident à rejouer ce qui fut gravé pour l’éternité dans ses veines, ce low down blues qui a construit et forgé le chanteur-guitariste qui s’en alla récolter deux W.C Handy Awards en 2000 et 2001. Sideman de luxe ou leader charismatique et discret à la fois, Duke Robillard a laissé sa griffe partout où il a joué et joue encore. De Roomful Of Blues aux Fabulous Thunderbirds.

Avec lui, sur ce très bel album proposé par le label français Dixiefrog, on retrouve Bruce Bears au piano, Brad Hallen à la basse, Mark Teixiera à la batterie, et quelques special guests comme Sax Gordon aux saxos ou Matt McCabe au piano.
Enregistré en analogique, comme au bon vieux temps où les LP de qualité envahissaient les rayons des disquaires de quartier, cet opus laissera un goût amer à tous ceux qui se sont débarrassés trop vite de leurs bonnes vielles platines. La mode est au retour du LP, ce vinyle qui a non seulement une couleur mais un toucher unique, et parions que vous serez nombreux, après avoir écouté cet album de maître Robillard, à vous précipiter chez votre fournisseur de matériel hi-fi pour rapporter chez vous une de ces mythiques platines qui vous sort un son incomparable.
Ecoutez ‘Trainfare Home’ ou encore ‘Blues After Hours’ et vous replongerez illico dans l’univers bleuté des Eddie Taylor, Pee Wee Crayton, Sugar Boy Crawford et Elmore James. Un univers dont on ne ressort pas indemne et qui vous laissera des traces profondes, comme celles que porte encore en lui Duke Robillard. Car des titres pareils ne s’oublient jamais.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Blues Matters (UK)…
Duke Robillard