THE DOORS – 50th Anniversary Deluxe Edition

Elektra / Rhino - Classic Albums - Eagle / Universal
Rock

L’enregistrement de “The Doors”, paru début 67, débuta de fait à l’été précédent au Sunset Sound studio de Los Angeles. Pour son premier essai, le groupe allait y réussir un coup de maître. Que “Break On Through” s’avérât un démarquage bossa du “What I’d Say” de Ray Charles, ou “Light my Fire” une adaptation en 4/4 du “My Favorite Things” de John Coltrane (avec intro inspirée par Jean-Sébastien Bach) n’entâme en rien son caractère mythique. Outre son mixage stéréo dûment remastérisé, cette édition du cinquantième anniversaire propose (en CD et au format vinyl) le mix mono originel de cet album historique, ainsi que huit extraits (restaurés d’après les bandes première génération récemment retrouvées) du fameux “THE DOORS – Live At The Matrix” du 7 mars 67, déjà édité en 2008 par Rhino en double CD. C’est à la fois frustrant et captivant : si le son de cette performance s’en trouve amélioré, on ne peut que déplorer l’absence de l’intégralité des plages présentes sur l’édition précédente (reprises de Slim Harpo, Them et Barrett Strong, mais aussi “Summer’s Almost Gone” et “Moonlight Drive”, qui ne devaient apparaître que sur les deux albums studio suivants). N’empêche, les versions live de “The End” et “Light My Fire” confirment, près de trois ans avant “Absolutely Live”, que le band était déjà en totale maîtrise de son jeu, avec un Morrison tout aussi prompt à la digression que ses camarades. Cette luxueuse réédition (sous coffret cartonné au format LP) trouve son parfait complément en celle du DVD de la série “Classic Albums” qu’Eagle/Universal avait consacré à ces séances. Au fil d’interviews en profondeur des trois Doors alors encore survivants (le loquace Manzarek nous ayant quittés depuis), mais aussi de complices historiques de Morrison (le cinéaste Paul Ferrara ou le poète Michael McClure), ou encore leur fidèle ingé-son, Bruce Botnick, et Jac Holzman (boss d’Elektra), c’est la substantifique moelle d’un authentique chef d‘œuvre qui y est brillamment disséquée. Robby Krieger annonce pour bientôt le même traitement à leur second opus, “Strange Days”, paru la même année.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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