THE DARTS – Boomerang

Adrenalin Fix / Alternative Tentacles
Psycho garage
THE DARTS - Boomerang

Pour leur quatrième effort en sept ans, les Darts de Phoenix, Arizona (à ne pas confondre avec leurs homonymes anglais de la fin des seventies, avatars parodiques du John Dummer Blues Band) alignent 13 titres en moins de 33 minutes. Ce qui les range aisément parmi les record(wo)men de leur catégorie, dont les lauréats indétrônables demeurent encore et toujours les Ramones (du moins à leurs débuts). Quatuor 100% féminin (à l’instar de leurs consœurs de L.A. Witch, Donnas, Tiger Bell et autres Coathangers) mené de maîtresses menottes par deux ex-Love Me Nots (Nicole Laurenne, lead vocals, orgue Farfisa, et Christina Nunez, basse et chœurs), les Darts ne font pas de quartier. Délicieusement psycho-rétro, le surf-twist choral entêté “Hang Around” les situe d’emblée entre les Cramps et les Lords Of Altamont, ce que confirme aussitôt “Are You Down”, au riff hérité en droite ligne de ces maniaques de Sonics. Comme l’indique son titre, “Pour Another” invite à en remettre un coup dans le même registre, et la guitariste Meliza Jackson et la cogneuse Mary Rose Gonzales ne se font pas prier pour s’y exécuter. Nicole se fend de deux proto-hommages aux Shangri-Las, avec ses “Your Show” et “Night” dignes des B.O. de “Pulp Fiction” et autres “Mulholland Drive”, twangin’ guitars et surf-beat en bataille. “Liar”, “Slither”, “You Disappoint Me” et “Welcome To My Doldrums” s’avèrent les clins d’œil de rigueur aux Seeds de Sky Saxon, tandis que “Photograph” renvoie à la geste trépidante des Damned (dont les Darts assurèrent la première partie lors d’une récente tournée américaine), et que “Hell Yeah” ne déparerait pas le répertoire des non moins frénétiques Nashville Pussy. Le climat  de “Dreaming Crazy” renvoie pour sa part à celui des “You’re Lost, Little Girl” et “Twentieth Century Fox” des tout débuts des Doors. Seule plage à dépasser les trois minutes, “The Middle Of Nowhere” clôt les festivités sur le mode oppressant d’une série TV orchestrée par David Lynch. Assurément l’un des albums psycho-garage majeurs de l’année à peine entamée, ce “Boomerang” risque en effet de susciter une heavy rotation sur les plateformes dédiées au genre. Garçon, la même chose.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 1st 2024

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