THE COOL GREENHOUSE – Sod’s Toastie

Melodic
Alternative Rock
THE COOL GREENHOUSE - Sod's Toastie

Ce qu’il y a de réjouissant dans ce fatras dont se réclament maints musiciens actuels (soit le post-punk), c’est de mesurer que ceux-ci confessent implicitement ne pas s’être remis d’une déflagration remontant tout de même à plus de 45 ans. On pourrait donc en déduire que le pré-punk a débuté juste avant l’incendie du Reichstag par le parti nazi… Mais la perspective historique semblant de nos jours la chose la moins équitablement partagée, nous en resterons là de ce préambule. Faute de pouvoir déceler le moindre trait d’union consistant entre TV Priest, Ulrika Spacek, Fat White Family et The Cool Greenhouse, nous nous en tiendrons, comme de coutume, à notre mince réseau de références personnelles. Pour son second essai, ce quintette londonien, mené par le bien nommé Tom Greenhouse, persiste dans sa veine résolument décalée (à défaut de contre-courant). Dès le sardonique “Musicians”, on reconnaît la plupart des ingrédients à l’œuvre sur son prédécesseur: rythmique bancale et crispée, riffs de guitare rachitiques, et le timbre platement déclamatoire du pince-sans-rire qui prête son patronyme au groupe. Tout ceci rappelle furieusement (et en vrac) les débuts de Talking Heads, Can et certaines plages de Captain Beefheart, montés en boucle autour de beats circonvolutifs façon Lizzy Mercier Descloux (voire Fela du pauvre, pour peu qu’un saxo frénétique s’en mêle). Et n’allez pas imaginer que je dénigre, car c’est proprement fascinant, tout comme la plage titulaire (que l’on jurerait détournée par Devo depuis le riff du “My Generation” des Who). Sans en épouser les maniérismes (ni l’accent!), l’élocution de Tom s’y apparente au parler-chanter d’un Baxter Dury, tandis que les guitares y évoluent comme à rebours (grâce à la technologie rudimentaire des pistes passées à l’envers). Corroborant certaines des obsessions récurrentes de la formation, “The UFOS”, “Get Unjaded” (et son “guitar solo” à l’orgue Bontempi!), “Y.O.L.H.” et “Get Eluded” (dont les lyrics citent furtivement le David Byrne de “Once in A Lifetime”) se révèlent (par delà leurs allusions parano à la théorie du complot) les plages les plus proches de ce que produisent de nos jours les impressionnants Mush de Leeds et Tramhaus d’Amsterdam, alors que “I Lost My Head” et “The Neoprene Ravine” s’avèrent des pastiches laconiques de John Cale circa Velvet Underground. Les acerbes “The Next Stage Of Destiny” et “Hard Rock Potato” témoignent d’une verve sarcastique envers les media (et les réseaux sociaux) comme on n’en avait plus ouï depuis Frank Zappa. The Cool Greenhouse est sans doute trop spécifique pour se voir ériger en leader d’un quelconque mouvement. Raison de plus pour les suivre, ces iconoclastes, et de près!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 22nd 2023

:::::::::::::::::::

Album à commander (CD, digital, vinyle) ICI

Recommandé par la rédaction de Paris-Move, l’édition vinyle exclusive:

.

https://www.youtube.com/watch?v=32mooi0mqxc

https://www.youtube.com/watch?v=BOqjpe5mFUM

https://www.youtube.com/watch?v=7mM79DVD2Vk

https://www.youtube.com/watch?v=KhbBPGs1mks