Rock

Groupe pan-européen basé à Londres et à Berlin en quête de chaos musico-social et de musique qui sonne faux tout en jouant juste, The Chap nous propose avec ‘Well done Europe’ son quatrième opus. Plus pop et moins électro que ‘Mega Breakfast’ qui fut salué par le public comme par la critique, cet album se veut une synthèse sauvage de rock débranché et de pop déhanchée. Un coït musical aux râles explosifs et tendres à la fois, accordé sans retenue et sans faux semblant.

Après les deux premiers opus que furent ‘The Horse’ puis ‘The Ham’, ‘Mega Breakfast’ fut considéré comme le summum de ce que pouvait produire The Chap, laissant dans l’expectative les fans et amateurs de cette zik déstructurée car après pareil album, que pourraient proposer ces musiciens passablement secoués. Le résultat est à la hauteur de la crainte, de l’angoisse qui pouvaient tenailler les plus mordus que The Chap, car ‘Well Done Europe’ tient la route, et enfonce le clou, même si l’on n’est pas au niveau du précédent opus. Cela se sent pendant les premiers titres tels ‘Even Your Friend’ et ‘We Work In Bars’, qui sont un ton en dessous, comme si la magie de ‘Mega Breakfast’ avait effacé toute trace du chemin à suivre.
Un chemin que l’on retrouve en partie, passé le milieu de l’album, avec notamment ‘Nevertheless, The Chap’, qui fait vibrer la fibre The Chap. Sur ‘Torpor’ on se laisse rythmer les neurones par un rock décalqué qui dérape sur une rythmique reggae avant de nous entraîner dans un ‘experimental noise’ dont on sort lessivé.

Derrière les voix qui filent et défilent, derrière les samplers et tous les effets recherchés pour mieux déstructurer la musique, on se prend en pleine poire une vrai écriture pop-rock qui jongle avec des rythmes bigarrés, colorés et surréalistes.
Tels les peintres cubistes en leur temps, The Chap témoignent de cette frénésie de créativité qui fait d’artistes remarquables des créateurs mémorables, incontournables. Le challenge pour The Chap, maintenant, réside dans ce cinquième album à concevoir. Bientôt…?