THE BUDDY HOLLY STORY – Original Motion Picture Soundtrack

Varèse Sarabande
Musique de film
THE BUDDY HOLLY STORY - Original Motion Picture Soundtrack

Le 2 février 1959, Buddy Holly, Ritchie Valens et The Big Bopper disparaissaient dans le crash d’un bimoteur pris dans une tempête de neige. End of the road préfigurant une longue série de disparitions similaires (de Otis Redding à Stevie Ray Vaughan, en passant par Jim Croce, Lynyrd Skynyrd, Marcel Dadi et Daniel Balavoine), mais nullement end of the story, comme le démontra l’influence persistante du binoclard de Lubbock (Texas) sur la musique du demi-siècle qu’il quittait alors, à peine entamé. Depuis les Beatles et Stones (les premiers empruntant leur nom à celui des Crickets de Holly – ainsi que son “Words Of Love” – et les seconds son “Not Fade Away” pour troisième single) jusqu’aux Hollies de Graham Nash, Blind Faith (“Well Alright”), Flamin’ Groovies (“That’ll Be The Day”), Linda Ronstadt et Hot Tuna (“It’s So Easy”), Jonathan Richman  (chez qui l’influence de Holly préempte celle, pourtant revendiquée, de Lou Reed) et aux Real Kids de Boston (cover tellurique de “Rave On” en 77). Dans la foulée du “American Graffiti” de George Lucas (blockbuster en 74), et préfigurant une longue martingale de biopics musicaux, le réalisateur Steve Rash et le scénariste Bob Gittler se lancèrent en 1977 dans celui consacré à Buddy Holly, avec un pari des plus audacieux. Outre celui de confier le rôle titre à un acteur alors relativement  méconnu (Gary Busey, qui y remporta l’Oscar du meilleur premier rôle), ces kamikazes poussèrent la leçon du cinéma-vérité de Godard et Cassavetes jusqu’à en confier la bande originale à un certain Joe Renzetti, qui se piqua aussitôt d’en déléguer l’exécution aux acteurs eux-mêmes. Pari casse-gueule s’il en fut, car si Busey pouvait certes se prévaloir d’un relatif background musical (il avait été batteur au sein d’un obscur combo, lors de ses études à l’Université d’Oklahoma), ni Don Stroud (censé jouer le rôle crucial de Jerry Allison), ni Charlie Martin Smith (frais émoulu du casting d’ “American Graffiti”) n’avaient jusqu’alors touché les instruments qui leur étaient dévolus pour le film. Qu’importe, Renzetti s’employa à faire répéter compulsivement son trio d’acteurs, jusqu’à ce que ces derniers finissent par devenir le plus crédible des vintage rock n’ roll combos de ces seventies déjà hantées par la nostalgie. À l’arrivée, on y gagne l’un des tout meilleurs tribute bands jamais constitués: autant ni les Doors d’Oliver Stone, ni le pourtant méritant Dennis Quaid dans le rôle du Killer (ni, osons l’écrire, les diverses incarnations de Lennon, James Brown, Hendrix et Elvis à l’écran) ne parvinrent jamais à susciter ne serait-ce qu’une once de crédibilité, autant sur le plan de la présence que sur celui – crucial – de la voix, Busey et ses sbires rendent totale justice à la ligne claire de Buddy Holly. Mentions spéciales aux versions ci-incluses de “Everyday”, “Maybe Baby”, “Rock Around With Ollie Vee”, “Well Alright”, et grâce soit rendue à la splendeur ci-restaurée de “True Love Ways” (originellement paru à titre posthume). Si Keith Moon (présent lors de la première londonienne du film en septembre 78) ne devait pas s’en remettre (il y passa dans la nuit, à l’image de Boris Vian lors de celle de “J’Irai Cracher Sur Vos Tombes”), les Stray Cats y puisèrent matière à leur propre rétro-British Invasion en reprenant “Oh Boy”. Holly un jour, Holly toujours (parlez-en donc à McCartney)!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, January 3rd 2025

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