THE BOXMASTERS – Light Rays

KeenTone Records / Thirty Tigers
Power Pop
THE BOXMASTERS - Light Rays

Qu’ils l’admettent ou non, le monde n’aurait probablement jamais entendu parler des Boxmasters si la movie star Billy Bob Thornton n’en faisait partie. Ce dernier (tout de même lauréat du Golden Globe en tant que meilleur acteur pour son incarnation de Lorne Malvo dans la première saison de la série “Fargo” – sans parler de sa performance dans le rôle-titre du “The Barber” des frères Coen) s’avère en effet depuis toujours un musicien dans l’âme. Et outre quatre albums solo entre 2001 et 2007, il a déjà contribué à dix galettes de ce combo californien qu’il forma ensuite avec l’ingénieur du son J.D. Andrew. “Thirteen Days” et “Drag” sonnent comme le Tom Petty de “Long After Dark” (autant dire un placebo de jangle-pop dilué au Pro Tools), tandis que “Pipe Dream” évoque un Marc Bolan envapé s’essayant imprudemment au boogie texan. Avec le Farfisa bien rétro de Teddy Andreadis, “Come What May” (dans une veine Beach Boys post-Brian), “Satellite Guy” et “Downey Girl” assument la dimension délibérément surannée de leur démarche, tandis que la plage titulaire, “Learn To Be” et “You Gotta Try” empiètent sur les travées d’Oasis au registre sub-Lennon (un peu comme les végans le font pour le faux gras). Selon votre obédience, vous y goûterez la nostalgie de sexagénaires bien engagés envers leur jeunesse désormais largement fantasmée, ou plus simplement une honnête power-pop, dans la ligne des Shoes et Romantics d’il y a quarante ans, mais toutefois bien en deçà d’anciens maîtres du genre tels que les Groovies Mark II, Big Star (qu’évoque ici vaguement “The Air Around You”) et autres Plimsouls. En tout cas, les Boxmasters semblent avoir appliqué à la lettre le précepte de Johnny Dowd: “Quel que soit le genre de musique que vous pratiquez, elle sonnera toujours mieux avec un tambourin”!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 15th 2020