| Indie Pop |
Que l’on feigne de s’en désoler ou que l’on s’en réjouisse ouvertement, il perdure à travers les décennies et les générations une certaine idée d’une pop énergique, où mélodies et chutzpah combinent leurs efforts pour stimuler “en même temps” le cortex et les genoux des auditeurs. Pour en témoigner, des formations telles que les Estoniens d’Ewert & The Two Dragons (plus de nouvelles), les Canadiens Ducks Ltd, ou plus près de nous, Dragon Rapide, Part Time Friends et Granville (plus de nouvelles non plus) ne cessent de s’en transmettre le flambeau, et il faudrait être sourd à l’essence de cette lignée séminale du rock (reliant depuis ses origines Buddy Holly à Nirvana) pour dénier toute légitimité à ses héritiers actuels. On multipliera donc à loisir les parallèles avec les Breeders (“Silence Is Golden”, Best Left”, “I Told You I Was Afraid”), Teenage Fanclub (“Your Side”, “When You Know You Know”), Weezer (“Head In The Clouds”, “A Passing Rain”, “Change In The Weather” – but no change in the Weezer, no), voire Beatles (“I Want To Listen”) pour adouber cette troisième livraison des Néo-Zélandais menés par la chanteuse et guitariste Elizabeth Stokes. D’autant que sans céder la moindre once de punch (par la grâce d’un Tristan Deck qui semble avoir intensivement potassé son Keith Moon devant la glace de sa salle de bains), l’écriture du groupe franchit un conséquent seuil qualitatif, sous une production aussi limpide qu’efficace.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, July 24th 2022
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