THE BELLRAYS – Punk Funk Rock & Soul Vol.2

Cargo / Differ-Ant
Rock

Couple marital à la scène comme à la ville, Bob Vennum et Lisa Kekaula eurent deux enfants: une fille et les BELLRAYS. “Punk, Funk, Rock, Soul”… Je ne sais pas pour vous, mais moi, les étiquettes, je m’en tamponne un peu. Les tiroirs, c’est bon pour les gogos. La recette demeure inchangée: prenez un bucheron bien buté, et confiez lui le beat. Tandis que ce demeuré bastonne avec entrain, lâchez lui une grande gueule dans les pattes, afin qu’elle s’époumonne à tenter de couvrir le fracas des fûts et des cymbales via un microphone. Pour éviter que la confrontation ne tourne au pugilat, balancez leur pour arbitres un ou deux racleurs de cordes, de préférence un bassiste et un guitariste. Ceci fut pertinemment codifié par AC/DC dans “Let There Be Rock”, et si vous tenez à y donner un nom, vous pouvez toujours appeler ça du rock. Ca fera bientôt sept décennies que cette formule fait saliver le badaud et prospérer l’industrie. Mais les BELLRAYS, voyons… À part une poignée de singles lâchés comme des cartes postales, ça devait bien faire huit ans qu’on n’avait reçu aucun véritable signe de vie. Classés au rang des hauts faits d’armes (ces concerts fiévreux et possédés, où l’âme insurrectionnelle du MC5 semblait s’être emparée des mollets d’une panthère noire montée sur high heels, et feulant comme Aretha Franklin maraboutée par Angela Davis). Madame et Monsieur nous avaient certes gratifiés d’un album en duo (Lisa & The Lips), mais de leur gang séminal, plus de nouvelles. Jusqu’à cet inespéré retour. À l’abord de la cinquantaine, Bob (passé depuis belle lurette de la basse aux six cordes) préserve sa dégaine de nerd à binocles, et sa Dame sa choucroute ébouriffée. Mais l’essentiel, c’est que leur high octane brew a conservé toute sa sève initiale (soul & energy, même combat). “Every Chance I Get” aurait ainsi pu être servi par la regrettée Sharon Jones, tandis que Slade et AC/DC se seraient probablement disputé “Bad Reaction” (et sa touche heavy-glam). “I Can’t Hide” emprunte le gimmick rythmique du “Be My Baby” des Ronettes, et sans se départir de leur drive coutumier, les BELLRAYS assument jusqu’à leur versant pop, avec d’imparables friandises comme “Love & Hard Times”. En bons Californiens, ils y ajoutent même un arôme psycho, qui s’exprime au fil de puissants ragas tels que “Now”. Dîtes, les chéris, on a failli attendre, et on était même sur le point de s’inquiéter. Mais tout est pardonné, welcome back!
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Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder
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The Bellrays official website: HERE
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Order on HMV website: HERE
Discographie complète: ICI