Folk, Pop

“Groupe de rock déguisé en folk-band”, les BALLROOM THIEVES de Boston sont un inclassable trio composé de Calin “Callie” Peters (chant, basse et violoncelle), Martin Earley (chant, guitare) et Devin Mauch (chant, percussions). De la soul-folk orchestrale de “In The Dark” (la rencontre au crépuscule de James Taylor et James Carr) à la semi-bossa pop de “Don’t Wanna Dance”, et à la valse barbelée façon Crazy Horse de l’envoûtant “Begin Again” (électrique et choral à la fois), ainsi que la biguine-country “Love Is Easy”, les étiquettes défilent ainsi en un carrousel vertigineux. Si “Vanity Trip” prolonge la furtive comparaison avec le Neil Young du début des seventies (et le troublant “For Hitchens” final renvoie à Peter, Paul & Mary et Simon & Garfunkel), on n’a pas ouï pareil creuset créatif depuis les Go-Betweens de “16 Lovers Lane” et “Liberty Belle…”, ou encore le Steely Dan de “Pretzel Logic” et “Countdown To Ecstasy”. Les cuivres et les chœurs, quasi-omniprésents, n’affectent cependant jamais le caractère fluide et aérien de de ces 11 originaux de haut vol (cf. le magistral “Roll The Bones”, ou le terrassant “Pendulum” qu’interprète seule Callie Peters). Un album déroutant, qui suscitera l’intérêt des audiophiles les plus curieux et exigeants. De nouveaux artisans-orfêvres pour la folk-pop d’aujourd’hui: il n’était sans doute que temps!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 9th 2020

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