Jazz |

Ne serait-ce que parce qu’il a été dirigé par Quincy Jones à Jazz à Vienne en 2014, le big band de 17 musiciens à la manœuvre de cet hommage à Ella Fitzgerald (1917-1996) est au-dessus de tout soupçon. Tout comme Célia Kameni, membre honoraire plus qu’invitée, caution vocale de nombreux tribute bands français qui ont osé s’attaquer à l’Everest: de Jeanne Moreau avec Bigre, à Stevie Wonder avec L’Usine A Jazz. L’Amazing Keystone ainsi augmenté, flanqué d’un certain classicisme, dévoile pourtant son moi. Par l’exacerbation de la dynamique, du piano au forte, dans l’extrait “A Woman Is A Sometime Thing” de l’opéra jazz Porgy And Bess, de George Gershwin (1959, dans sa version avec Louis Armstrong). Par la virtuosité de ses solistes (guitare, puis trombone) dans “Blues In The Night”, commande de Warner Bros à Harold Arlen pour le film – oublié – du même nom en 1941. Par son rythme fait de plastique (jam block) et de metal (cowbell) dans “A Tisket, A Tasket”, comptine qu’ Ella, first lady of swing mais aussi of songs, avait réécrite et portée au firmament du répertoire du batteur et chef d’orchestre Chick Webb en 1938. La sortie jumelée avec l’album La Voix D’Ella, commenté par l’humoriste Vincent Dedienne, s’inscrit dans une démarche salutaire – et rodée par le double projet Django Extended de 2017 – d’enseignement à marche forcée des petits du grand public. Le vers et le revers d’une même médaille… Plus la tranche, avec le concert de restitution de 2019 à la salle Pleyel où China Moses et Sarah McKenzie donneront de leur personne.
Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK
PARIS-MOVE, December 21st 2020
:::::::::::::::::::
We Love Ella – Live (full concert) @ Salle Pleyel:
https://www.youtube.com/watch?v=Txm7vSGUGQI
THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND – We Love Ella: un album à commander (en Digital et/ou en CD) sur le site web de la formation, ICI
“Ce qui sidère, c’est la fantastique qualité de l’Amazing Keystone Big Band. Les masses orchestrales, l’écriture, l’ampleur, donnent une dimension inédite à cette musique. La troupe entre en transe en dansant, ce qui depuis Jacques Prévert s’appelle la transcendance.” — Francis Marmande, Le Monde.