The 1 2 3 4 sing Ramones

Rock Paradise / Rue Stendhal
Rock

Que quatre Français décident de reprendre les standards des Ramones à la manière du non moins célèbre Dion and the Belmonts new-yorkais a de quoi en interpeller plus d’un, et à plusieurs titres!
La célèbre formation des années sixties interprétait tous ses morceaux a capella et ils sortirent deux disques trente trois tours: ‘Presenting Dion & the Belmonts’ en1959, et ‘Wish Upon A Time’ en 1960, ainsi que plus d’une dizaine de singles.
Hé bien, notre groupe français présenté ici interprète, lui aussi, les morceaux a capella, pratique vocale à plusieurs voix dénuée d’accompagnement d’instruments. Et comme pour mieux corser l’exercice, il est allé puiser son inspiration dans le répertoire des Ramones, groupe précurseur punk rock américain. Ce qui provoque le premier des paradoxes!
Les titres de cette formation un tantinet provocatrice en son temps sont repris de la manière la plus authentique et la moins sophistiquée qui soit, sans les ‘artifices’ des instruments, serait-on même tenté d’écrire.
Ensuite, ce sont les origines généalogiques entre les noms de famille qui ont de quoi étonner. Alors que les plus anciens s’appelaient Angelo D’Aléo, Carlo Mastrangelo, Freddie Milano et Dion Di Mucci, les nouveaux se nomment tous les quatre Ramolli. Jacky, Bernardo, Nano et Jesus sont en effet les quatre garçons du père ‘Lucky’ Luciano qui manage sa fratrie.
Faut-il chercher une quelconque similitude latine dans les deux groupes vocaux…? Ce qui pourrait, peut-être, nous inciter à chercher une vocation particulièrement méridionale dans cette manière de s’exprimer, artistiquement parlant… Rien n’en est moins sûr. Par contre, le résultat produit par les deux vocalistes ténor, le baryton et l’alto est du meilleur effet…!
Il s’agit ici d’une relecture totale du répertoire des Ramones et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on découvre au travers de cet opus quelque chose de vraiment neuf et de particulièrement revivifiant, avec douze titres en guise d’ultime hommage aux new-yorkais qui ne sont pas sans évoquer, parfois, certains morceaux des Beach Boys.
Un premier opus qui devrait attirer un franc succès à ce quatuor au nom original, The 1 2 3 4, car cette manière d’interpréter des titres incontournables du rock a de quoi en ravir plus d’un!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

 

Et de un, et de deux, et de trois, et de quatre. The 1 2 3 4 sont quatre, comme l’indique le nom de leur combo. Donc de ce côté-là, point de surprise. Par contre, côté zik, on donne dans le novateur avec ce que l’on pourrait appeler le premier quartet ‘a capella-punk’ car les quatre frangins Ramolli n’ont pas hésité à plonger dans le répertoire des Ramones pour proposer leur premier opus de chansons revisitées à la sauce a capella. Avec des claquements de doigts et de mains pour toute rythmique autre celle de leurs voix, Jacky, Bernard, Nano et Jesus Ramolli donnent dans le punk à la sauce Golden Gate Quartet, voire Beach Boys, comme si les Ramones avaient emprunté la planche de surf et étaient partis en mer sans aucun instrument.
Vous serez diablement surpris à l’écoute de ‘Needles and Pins’ et de ‘Rock’n’Roll High School’, chahutés par ‘Blitzkrieg Bop’ et par les grosses vagues vocales de ‘Sheena is a Punk Rocker’ et de ‘California Sun’. Normal, car le surf crooner des ‘1 2 3 4’ est de ceux qui affrontent les plus grosses marées et rien ne lui fait peur. Pas même ce ‘Daytime Dilemma’ qui a du en effrayer plus d’un lors de sa sortie, en 1984, sur le fameux LP ‘Too Tough to Die’, trois ans après le cultissime ‘Pleasant Dreams’ sur lequel figure le dernier titre de cet hommage a capella aux Ramones, ‘The KKK took my baby away’, une chanson signée Joey Ramone et dont la musique, mais surtout les paroles, marquèrent au fer rouge l’année 81. Une chanson à la puissance émotionnelle tellement forte qu’ils furent nombreux, avant les ‘1 2 3 4’, à la reprendre: Marilyn Manson, Pearl Jam, Face to Face, Relient K, Dead Kennedys, The Ordinary Boys, The Misfits, Dragonfly, The Huntingtons, Die Ärzte, Beatsteaks, The Ataris, Guttermouth, The Dwarves, Rough Bullet, Alkaline Trio, entre autres… Signe que les chansons des Ramones traversent non seulement les décennies mais aussi les genres musicaux.

Ecoutez les ‘1 2 3 4’ chanter les Ramones a capella et remettez-vous ensuite un vieil LP des Ramones. Avant de faire l’inverse et de ranger avec précaution cet album après tous ceux des Ramones. Car sa place est là.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

The 1 2 3 4