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Breathless a-t-il réellement le groove comme seule priorité? Pour la première fois depuis son départ des Jazz Messengers d’Art Blakey et son album homonyme de 1991, le trompettiste Terence Blanchard ambitionne de jouer sur le terrain fusion d’Herbie Hancock et Weather Report. Il assume surtout des choix idéologiques chevillés au cœur, accréditant le statut de victime patentée d’Eric Garner, trafiquant afro-américain mort étouffé en 2014 après un plaquage au sol par la police de New York. “Shutting Down” ou “Samadhi”, rappés par JRei Oliver, le fils incapable de voler de ses propres ailes, sont les extraits éclairants de cette prise à revers du bon goût. Sans trancher en bonne intelligence entre l’école américaine (Miles Davis “électrique” sur la protest song “Compared To What”) et européenne (Nils Petter Molvær sur les montées et descentes de trip d’”Everglades”) de la trompette, Terence fait néanmoins preuve sur “Confident Selflessness” et “Soldiers” d’une connaissance savante des formes funk. Avant de retomber dans le tropisme du compositeur de muzak de film (“I Ain’t Got Nothin’ But Time” de Hank Williams et “Midnight” de Coldplay, dévitalisés), de celle qu’il produit à la chaine pour la guerre identitaire picrocholine de Spike Lee.
Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK
PARIS-MOVE, May 11th 2021
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Shutting Down:
Samadhi:
Midnight:
Terence Blanchard & The E-Collective ‘Breathless’ – Live Studio Session:
Terence Blanchard & The E-Collective ‘Confident Selflessness’ – Live Studio Session:
Terence Blanchard & The E-Collective ‘Soldiers’ – Live Studio Session:
Terence Blanchard featuring The E-Collective Live at North Sea Jazz Fest 2015: