TEN YEARS AFTER – A Sting In The Tale

Butler Records
Blues-Rock

TEN YEARS AFTER cinquante ans plus tard… Autant dire que ça ne nous rajeunit pas davantage que ses survivants encore en poste. Tout juste si la bio jointe mentionne la disparition d’Alvin Lee voici quatre ans déjà. Comme si leurs chemins respectifs ne s’étaient alors pas déjà séparés de longue date. Entre deux sporadiques reformations de son line-up initial, on put entretemps y apprécier au poste de lead-guitarist le Londonien Joe Gooch. Ce dernier ayant depuis fait sécession avec le fidèle Leo Lyons pour fonder leur propre HSS, Hundred Seventy Split, on ne dénombre plus désormais à bord de l’insubmersible combo que les vétérans Chick Churchill et Ric Lee. Et alors, diront les plus fillonistes de leurs indécrottables fans? Les Who actuels comptent-ils plus de membres originels? Et Dr Feelgood, et Status Quo, et Canned Heat? Et les Beatles? Euh non, pas les Beatles, OK. Je vais vous dire le fond de ma pensée: TEN YEARS AFTER sans Alvin, je m’y étais fait. Je les avais même revus avec plaisir sans lui: moins de stress pour ses fidèles ex-complices, moins d’ego, plus de fun. Mais avec Marcus Bonfanti dans les boots du guitar-hero et ce brave Colin Hodgkinson dans les charentaises de Leo, comment dire? C’est un peu comme Taste sans Rory ou le Purple sans Jon Lord: comme un thé sans l’arôme ou une mousse sans les bulles. Rien à reprocher à ce disque, qui s’avère même honorable (“Suranne Suranne” et “Silverspoon Lady” pourraient même passer pour de crédibles resucées de “Choo Choo Mama”). Un seul détail me chagrine vraiment: le nom du groupe sur la jaquette… Hormis la marque déposée, c’est comme si un tribute band se targuait de prolonger la discographie de ses modèles. Que l’on m’explique: en Angleterre non plus, il n’y aura bientôt plus de caisses de retraites?
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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