Blues |
Susan Tedeschi et Derek Trucks, déjà unis dans la vie depuis 10 ans, se sont finalement et naturellement réunis aussi musicalement en formant ce Tedeschi Trucks Band et en sortant cet album, très attendu forcément, surtout depuis leur passage remarqué au Crossroads festival d’Eric Clapton, l’année dernière. Déjà, pour composer leur groupe, ils ont réuni une collection impressionnante de musiciens, tout en gardant cet aspect familial cher aux deux. Il y a les frères Burbridge d’abord, Oteil, le bassiste de l’Allman Brothers Band dans lequel Derek joue, et Kofi, extraordinaire claviers/flûtiste du Derek Trucks Band. Deux batteurs complètent la section rythmique, J.J. Johnson, qui jouait récemment avec John Mayer et ancien batteur de Doyle Bramhall, l’ami de toujours, et Tyler Greenwell, déjà présent sur les deux derniers albums de Derek et de Susan, respectivement ‘Already Free’ et ‘Back To The River’. Ajoutez trois cuivres et deux choristes (dont l’ancien chanteur du Derek Trucks Band, Mike Mattison) et vous avez un ensemble de onze musiciens capables de vous emmener n’importe où! Et c’est ce qu’ils font… Ceux qui suivent la carrière du couple depuis un moment ne seront pas dépaysés, l’univers musical proposé est un bon compromis entre les deux univers, celui plutôt Soul de la chanteuse (‘Until you remember’) et celui plutôt tout instrumental (‘Shrimp and Grits’ et… cherchez à la fin du disque, c’est une surprise!) du guitariste. Et plutôt qu’un mix, c’est une addition des deux que ce disque nous propose. Gagnant/gagnant. Comme sur ‘Learn How to Love’ ou ‘Love Has Something Else to Say’, magnifiques. Elle se lâche au chant, lui est plus concis, donc plus efficace, et les 12 morceaux, co-écrits avec une floppée de song writers incluant Jeff Trott, John Leventhal, David Ryan Harris, Sonya Kitchell, Gary Louris (Jayhawks), Doyle Bramhall et Eric Krasno (Soulive) et co-produits par Jim Scott (Tom Petty, Rolling Stones, Crowded House, Red Hot Chili Peppers…), sont autant de pépites. Un trésor que je vous engage à découvrir, surtout si vous avez raté leur passage à Paris, le 7 juillet dernier!
Paris-Move
Compagne du célébrissime guitariste Derek Trucks, Susan Tedeschi ouvre dans cette association musicale du couple la fenêtre vers de nouveaux horizons où les senteurs d’un pré-Woodstock se mêlent aux effluves d’un after île de Wight.
Les deux conjoints à la ville comme désormais à la scène ont repoussé toutes les frontières calibrées du blues, de la soul, de la funk et du rock pour nous offrir une musique universelle, sans contours ni frontières.
Douze titres distillés par Susan Tedeschi (guitare-chant) et Derek Trucks (guitare), Oteil Burbridge (basse), Kofi Burbridge (claviers-flûte), Tyler Greenwell et J.J. Johnson (batteries- percussions), Mike Mattison et Mark Rivers (chant), Kebbi Williams (saxo), Saunders Sermons (trombone), Maurice Brown (trompette) et quelques guests de grande classe que sont Eric Krasno, Ryan Shaw, Alam Kham et David Ryan Harris.
Douze titres où la slide de ‘monsieur’ flirte de manière sensuelle avec la guitare de ‘madame’, où les claviers se reflètent dans les percussions, où les cuivres illuminent le ciel bleu de chaque morceau interprété sur cet opus qui respire la douceur et l’intensité à la fois, l’amour et la tendresse, le jour et la nuit, le chaud et le froid sans que jamais l’un ne l’emporte sur l’autre.
Même si tout a été travaillé, peaufiné et retravaillé, l’ensemble est tellement harmonieux qu’on l’imaginerait presque saisi en ‘live’, comme si tout était venu le plus naturellement du monde. A l’image de ce jam en titre caché et qu’il vous faudra chercher pour le mériter.
Un opus révélateur, un ‘Revelator’. Un album à l’image du couple Tedeschi-Trucks: fort, d’une tendresse et d’une intensité énormes, indestructible.
Qui ne sera pas réceptif à l’événement, vu que l’on voit pour la première fois être associés dans un nom de groupe deux noms de famille célèbres, Tedeschi et Trucks…? Celui de la belle chanteuse-guitariste-compositrice et épouse Suzan Tedeschi, et celui du talentueux compositeur-guitariste Derek Trucks, légitimant désormais leur union non seulement à l’état civil mais aussi sur le plan discographique.
Ils ont et auront toujours, bien entendu, une carrière indépendante l’une de l’autre, mais cet opus est véritablement le point de départ d’une nouvelle et entière collaboration musicale. Il y avait, auparavant, des contributions de l’une ou de l’autre dans l’album du conjoint ou de la conjointe, mais cette fois ci, ils mettent au monde leur premier ‘bébé musical’! Ensemble pour le meilleur et pour le pire! Un disque fort différent des précédents, ce qui constitue le deuxième paradigme à intégrer. En effet, nous sommes assez loin de ce que chacun d’entre eux avait produit jusque là. Les blues, les titres teintés world music et les rythmes plus jazzy sont beaucoup moins présents que sur les galettes précédentes, mais, et il y a un grand MAIS, cela déborde et regorge toujours d’énormément de talent, de musicalité et de virtuosité.
Derek, le guitariste armé de sa Gibson SG, est de plus en plus en état de grâce, avec son petit tube métallique à la main gauche. Quand à Susan, sa voix possède toujours ces vibrations qui filent la chair de poule. Son chant semble même receler plus d’émotion et d’intensité que d’habitude. La présence de son mari bienaimé à ses côtés, ou la maturité vocale d’une chanteuse-guitariste qui s’affirme autant à la six cordes qu’au micro?
Un duo qui vous offre un ensemble de douze morceaux qui transcendent les styles pour faire de cet opus un album de musique américaine comparable, dans la forme, à ceux des tous meilleurs song writers.
Il subsiste bien évidemment des influences blues, rock, soul ou funky, mais ce qui fait la marque des créateurs, c’est lorsque ces derniers parviennent à les faire fusionner pour en faire des titres inclassables!
Les musiciens respectifs de chacune des formations des deux membres du couple se sont retrouvés en compagnie d’un musicien des Jayhawks, Gary Louris, guitariste chanteur et compositeur, et d’un membre des Wood Brothers, Oliver Wood, guitariste-compositeur, pour former une sorte de Big Band aux capacités démultipliées. D’autant que des potes habituels comme Doyle Bramhall II à la guitare, sont toujours de la partie, ou Eric Krasno, guitariste de Soulive, sans oublier Mike Mattison, chanteur de l’habituel Derek Trucks Band, épaulé par Mark Rivers, Ryan Shaw ou David Ryan Harris. On retrouve également avec grand plaisir Kofi Burbridge, organiste et flûtiste du Derek Trucks Band, et Oteil Burbridge, bassiste du Allman Brothers Band, ainsi que les deux batteurs que sont J. J. Johnson et Tyler Greenwell.
Le tout fut enregistré et mixé dans le studio que Derek se fit installer dans leur demeure de Jacksonville, en Floride, avec les sous gagnés lors de la tournée mondiale qu’il fit au côté d’Eric Clapton.
Onze chansons et un instrumental constituent un album quasi intemporel, riche de plus de mille et un instants musicaux particulièrement denses et captivants. Le chroniquer un 21 juin, le jour de la musique, est beaucoup plus qu’un hasard. C’est un Hommage!