Funk-Blues |
Ce siècle ne cesse de m’étonner. Comme dans ces uchronies de Philip K. Dick, des univers parallèles s’y télescopent en permanence: ainsi du jeune Taylor Scott, dont les références multiples le rattachent à des temps qu’il ne peut avoir vécus. Produit par Steve Berlin, cet album mixe en effet une inspiration foncièrement seventies à un improbable mélange de funk sudiste (“Somebody Told Me”, “Wishing Well”) et d’emo-rock (“Hair Of Indigo”). Basé à Denver, Colorado, Taylor Scott tourna récemment en Europe auprès d’Otis Taylor, tout en maintenant at home son propre band à flot. Admirateur de gloires locales telles que Warren Haynes ou le regretté Eddie Hinton (“Clearance Bin”, “The Walk”), il assimile leurs influences, tout en ne répugnant pas à convoquer au détour d’une folk-song l’esprit de géants tels que Jim Croce (“Surrounded”). S’avèrant un songwriter à la maturité déjà prégnante, ce garçon n’en demeure pas moins un vocaliste sensible et un guitariste à l’aplomb saisissant (“Curiosity”, “Where This Is Going”). Son band (comprenant un claviériste tout terrain, ainsi pour l’occasion qu’une section de cuivres ad hoc) lui prodigue en outre le plus robuste des soutiens. C’est donc noté: la bonne vieille soul façon Muscle Shoals nous est une fois encore fourbie par de jeunes Blancs, chez qui la glaise et l’odeur des foins coupés fait office d’inspiratrion. En guise d’ultime pied de nez aux étiquettes et classifications, ce bel album se referme sur une reprise du “Good Things” de Sleater-Kinney.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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