Jazz |
Coup de cœur multiple pour cet opus qui donne un vrai coup de fouet et de fraîcheur à cette industrie du disque qui ne sait plus trop comment s’attaquer au problème des copies via le Net, en oubliant que: 1) en allant dans les médiathèques municipales, vous pouvez vous en faire des copies (et j’en ai vu qui venaient avec les cartes de leurs gamins, histoire d’emprunter encore plus de CD 1) quand, 2) d’autres copient à tour de bras les CD mis à disposition dans les CE (Comité d’Entreprises – donc dans toute entreprise de + de 50 salariés, donc là où y’a des sous, quoi !) et que 3) comme le disait Popa Chubby, quand il n’y a que deux titres de bons dans un CD (et vlan sur ceux qui font du remplissage autour de deux ou trois bons titres, histoire d’en garder sous le coude pour le prochain opus…), qui ira l’acheter ? Avec deux titres de bons sur un CD, n’ouvrez-vous pas grande la porte de la copie ? ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’autre, là, Popa Chubby. Et si vous voulez avoir une explication avec lui sur le sujet, bon kourage, vu le physique de déménageur du loustic et la force de ses avant-bras… Et puis comme le disait je ne sais plus qui,….ha si, ça y est, cela me revient, c’était Kristin Sweetland, les labels n’ont qu’à sortir des CD de qualité, avec véritable livret (que l’on ne trouve pas, m’a-t-on dit, sur le net), ou des bonus que l’on ne trouvera jamais non plus sur internet, comme ces vidéos que propose le label français Dixiefrog, ou ces ‘pavés’ style ‘collector’ que sort David Bowie, avec livret imposant, coffret, et dont le maître, en France, il y a un bail maintenant, était le génial Jean-Jacques Goldman, hé oui.
Bon, après ce coup de gueule, place à mon coup de cœur pour cet album de T-Ka. Drôle de nom, non ? En fait, après recherches et enquêtes croisées, j’ai compris: T-Ka, que l’on se doit de prononcer ‘tikka’ est le nom de l’ornement que portent les Indiens sur le front le jour de leur mariage. Un nom très positif, donc, et qui sonne joliment aux oreilles: vlan, premier coup de cœur. Le second m’est venu en regardant la photo de couv du digipack et celles du livret: la Miss a des yeux et un regard à vous faire fondre la banquise. Plus besoin que l’on me vienne me gonfler avec le réchauffement climatique, je sais pourquoi il fond, notre Pôle Nord, et moi compris….!
J’en connais qui chercheront à m’épater en me disant que oui que bien sûr qu’ils l’avaient déjà repérée, la Miss, lorsqu’elle assurait la première partie de Maceo Parker, au Bataclan, ou celles des Tower of Power ou de Malia et Robin Thicke. Et quand je pense que je l’ai également loupée au Enghien Jazz Festival ou à Muzik’elles, je m’en veux, je m’en veux…. Et je m’en veux d’autant plus que la Miss a une voix, une très belle voix, et qu’elle mélange avec malice et savoir-faire jazz, pop et soul. Une voix qui charme, qui captive, qui vous enrubanne, vous cajole, vous dorlote, vous séduit, vous enveloppe, vous entraîne avec elle dans un voyage musical aux couleurs chatoyantes et lumineuses. Car tout dans cet opus est lumineux : la voix, of course, mais aussi le son, les arrangements et les musiciens, comme Jeff Pevar à la guitare (qui joua avec Ray Charles et Crosby, Stills & Nash. Vous voyez la pointure ?), Steve D à la batterie (qui lui, accompagna non seulement Crosby, Stills & Nash mais aussi le génial guitariste des Pink Floyd, David Gilmour), Tibo Barbillon à la basse (Nouvelle Vague) et Bill Horman aux cuivres, celui-là même qui accompagna Diana Ross et Nile Rodgers. Quand vous saurez que les rappeurs de Ambytionz Chyldren (La Vegas) posent leur voix sur un titre, vous comprendrez que ce premier opus de T-Ka mérite non seulement le détour mais un ‘stop-and-go’, car, parole de Frankie Bluesy, je peux vous dire qu’une fois terminé, vous vous le remettrez plus d’une fois, ce T-Ka là.
Les 10 titres proposés sont tous signés ou co-signés T-Ka et il m’est difficile, voire impossible à faire ressortir un titre tant l’ensemble coule de source, naturellement. Et pour faire suite à mon coup de gueule de début de chronique, un autre coup de cœur pour le titre offert en bonus vidéo.
Quand vous saurez enfin que cet opus a pu voir le jour grâce à un label original, Sellaband.com, qui offre aux artistes les outils pour produire leur premier album, et surtout grâce à 684 ‘investisseurs’ qui ont misé sur le talent de T-Ka en lui permettant de réunir en un an les 50.000$ nécessaires, alors vous comprendrez que tout ici est fait avec le cœur. D’où ce Coup de Cœur, et que vous aurez, vous aussi, j’en suis sûr, pour cette T-Ka là.
Frankie Bluesy Pfeiffer
T-Ka