Sylvain Rifflet – Mechanics

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Envoûtante, hypnotisante, fascinante, telles sont quelques unes des caractéristiques que l’on a immédiatement envie d’attribuer à la musique de Sylvain Rifflet et de ses sbires. Lui est au saxophone, à la clarinette et à la boite musicale « faite maison » tandis que Benjamin Flament est aux percussions et « aux métaux traités » ou maltraités, pourrait-on presque logiquement écrire, Philippe Giodani aux guitares et Jocelyn Mienniel à la flûte et au kalimba, instrument de percussion. Les 12 titres sont pratiquement tous composés par Sylvain Rifflet.
Le dessin sur la couverture de l’album nous ouvre la porte de l’univers dans lequel nous sommes invités à pénétrer. Il est signé François Schuiten. Nous ne tombons certes pas dans les mêmes abîmes que ceux suscités par les Prisons de Piranèse, mais plutôt dans ceux d’un savant fou sorti d’un univers de science-fiction. Car ce que le compositeur nous suggère musicalement parlant, c’est bien le dédale et le capharnaüm propre à au futur scientifico-industriel qui est déjà installé dans nos imaginaires individuel et collectif. Pour cela, il lui faut composer et combiner les sons et sonorités de telle manière que l’on ait immédiatement ces / ses images à l’esprit. Sylvain Rifflet y parvient habilement – et parfaitement – tout en mettant judicieusement en place les harmonies et une ligne mélodique qui consolident la construction. Car même les titres des compositions se prêtent au jeu et donnent encore plus d’effet à ce qui se joue ici! Glassicism, Mechanics, Fantoms en sont la preuve. Il y a presque opposition complète entre un ELF Dance, avec toute l’actualité qu’un tel titre suggère, et un autre comme La Pastorale, tout comme entre cette version jazzy des Temps Modernes de Chaplin et une définition musicale de La Modernité. Vous en doutez? L’écouter, c’est y répondre!

Sylvain Rifflet