Jazz

Dans ses liner notes pour le premier album du Switch Trio en 2015, Philippe Baudouin, de France Culture, s’était laissé aller à une comparaison très fantasmée: le trio piano (Fred Nardin), guitare (Maxime Fougères), contrebasse (Samuel Hubert) serait au jazz ce que le quatuor à cordes est à la musique classique: l’une des choses les plus difficiles à maîtriser. Sans doute, en termes d’écoute entre partenaires. Certainement pas, en termes d’équilibre des forces en présence. Sur ces neuf moments de qualité, composés aux deux tiers de reprises transcendant les frontières générationnelles (de “Take The A Train”, Billy Strayhorn, 1939, à “Moore’s Alphabet”, John Ellis, 2006), la contrebasse s’autorise les soli dogmatiques dont le grand public dit pis que pendre depuis près d’un siècle. C’est d’autant plus regrettable que les deux autres duellistes, légitimes, chorussent parfois à l’unisson, souvent sur leur composition, toujours avec délectation (le micro-plan de guitare de “Moore’s Alphabet” calqué sur celui de “Strawberry Letter 23” de Shuggie Otis). La seule comparaison qui tienne, celle avec les versions originales, révèle les saignées déjà bien voyantes d’un quartet amputé d’un batteur.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, November 30th 2020

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Retrouvez le SWITCH TRIO sur le site web du pianiste Fred Nardin, ICI et sur le site web du guitariste Maxime Fougères, ICI

A réécouter, le SWITCH TRIO en Live @Duc des Lombards, pour la sortie du disque “At Home” (“Ahead”):

317 East 32nd Street – SWITCH TRIO:
https://www.youtube.com/watch?v=7Z6bhF4_2h4