SUPERDOWNHOME – Blues Pyromaniacs

Dixiefrog / Pias
Blues-Rock
SUPERDOWNHOME - Blues Pyromaniacs

Parmi ce que j’ai entendu de plus punk dans ma vie (hormis le premier album de Soft Machine), je dénombre Los Mex Pistols Del Norte (mixant surf-music et mariachi), Billy Bacon & The Forbidden Pigs (qui en faisaient quasiment autant avec Freddy Fender et le rockab’), Hound Dog Taylor, les Seeds, Kitty, Daisy & Lewis, les Legendary Shack Shakers, “Can The Can” de Suzi Quatro, “I Saw Her Standing There” par les Pink Fairies, “Je voudrais être Noir” de Nino Ferrer, et T. Rex. Soit des expressions hybrides, au confluent de références contraires, et se jouant effrontément des étiquettes ainsi que des convenances (avec en prime un sens ingénu de la provocation). Les Ritals exubérants de Superdownhome relèvent assurément de cette catégorie. Maints amateurs de blues y perdront sans doute leur latin (un comble): “Utter Daze” assoit ainsi sa slide nimbée de fuzz et de reverb sur le rhythm pattern du “Tiger Feet” de Mud, tandis que “Motorway Son” adjoint une section cuivres à un boogie piéton digne de Status Quo, que “Living Disgrace” convoque sur un beat de valse la mémoire des Moody Blues de “Nights In White Satin”, et que la cover du “New-York City” de Lennon frise l’apoplexie, à courir ainsi après son ombre. Ces olibrius n’en parviennent pas moins à rallier à leur entreprise iconoclaste des pointures telles qu’Andy J. Forest, Mike Zito et Anders Osborne (après Nine Below Zero, Charlie Musselwhite et Popa Chubby sur leurs précédentes livraisons), et osent même le crossover linguistique façon McCartney et Bill Wyman (“My Girl C’est Bon”), de même que le twist façon Sam The Sham avec Farfisa (“Disaster Noon”). Quand ils se piquent d’invoquer encore le Mississippi Hills country blues des familles Burnside et Kimbrough, c’est pour y poser leurs sales pattes pleines de cambouis (“Like A Rag In The Sea”, “Vacuity Blues”), quitte à y greffer des hip-hop break-beats façon Nublues et Jon Amor (“I’m Broke”). On se retrouve à l’arrivée avec une sorte d’enfant bâtard du rock n’ roll de juke-box, de ses ancêtres rustiques et de la canzone de Lombardie. Au premier pédant qui tentera de vous signaler que rien de tout ceci ne s’avère franchement pur jus, vous objecterez avec morgue que blues et pureté n’ont jamais fait bon ménage…

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 31st 2022

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En ce qui concerne le premier lacher de bombes, il n’y avait que 12 titres et quelques invités prestigieux en compagnie du Duo italien Mais avec ce deuxième lacher de projectiles incandescents on note quelques modifications bigrement appréciables: 14 titres, et en plus de ces 2 morceaux supplémentaires quelques grosses pointures parmi les guests. Là où il y avait Popa Chubby, Nine Below Zero (Dennis Greaves et Mark Feltham) ou Hell Spet, on retrouve maintenant Mike Zito, Bombino, Andy J. Forest ou The Wuthering Brass Section, pour ne citer que les artistes qui n’ont pas la même nationalité italienne que Henry Sauda et Beppe Facchetti. En plus de leurs compositions personnelles ils interprétaient Otis Rush, Robert Johnson, Willie Dixon et J.B. Lenoir… Cette fois-ci, on a droit à plus de compositions du duo et seulement deux reprises: New York City de John Lennon et Don’t Bring Me Down de Jeff Lynne. Une différence notoire toutefois: aux deux musiciens originaux, Henry Sauda, chant, cigar box résonateur, Bo Diddleys Bows, guitares acoustique et électriques, et j’en passe…, et Beppe Facchetti, batterie et percussions, un certain Anders Osborne s’est joint à la paire initiale. Auteur compositeur interprète guitariste, il a enregistré une bonne douzaine d’albums entre 1989 et 2013, et il fait partie des pyromanes du jour pour notre grand plaisir. Il est aux guitares électrique et acoustique. Le jumelage Brescia, (Lombardie), Uddevalla, (Västra Götaland), fonctionne à 500 % et aussi bien le Vésuve que le feux de la Midsommar n’ont qu’à bien se tenir devant les étincelles que produisent les 3 musiciens! Inspirés par Seasick Steve ou Scott H. Biram, ils rendent parfaitement hommage à leurs mentors.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, September 21st 2022

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