Indie rock |
Au bout de près de quatre années sans nouvelles, revoici donc le carré McCaughan, Ballance, Wilbur et Wurster. Pas que l’on s’inquiétât vraiment (en trois décennies d’existence, le groupe de Chapel Hill a sciemment ralenti la cadence, au gré des projets parallèle de son leader), mais après “The Sound Of Yourself” que publia Mac McCaughan l’an dernier, il n’est pas désagréable de retrouver son timbre nasillard dans le contexte de sa formation d’origine. Dès l’aérien “City of The Dead” (bénéficiant de l’apport d’un quatuor à cordes) et ce “Endless Summer” sonnant comme un hommage appuyé à la jangle-pop de The Coral (et présentant en guests les harmonies vocales de Norman Blake et Ray McGinley de Teenage Fanclub), on perçoit le parti pris résolument lumineux de ce douzième album. N’en contournant pas moins habilement tout écueil nostalgique, des plages pétries de power-pop telles que “On The Floor” et “Highly Suspect” (où le drumming enlevé de Jon Wurster rappelle celui du grand Jody Stephens), ou des perles semi-acoustiques comme “Set It Aside”, renvoient à d’épiques associations du type Chris Bell / Alex Chilton, tandis qu’avec les cordes de l’inattendu (mais bienvenu) Owen Pallett, l’imparable “This Night” et la plage titulaire (ornée du gouleyant saxophone d’Andy Stack de Wye Oak) rappellent le Billy Corgan lyrique de “Tonight, Tonight” et “1979”. Le frénétique “Refracting” n’aurait par contre pas déparé le “This Year’s Model” de Costello, et “Connection” arbore les mêmes accents brit-pop que les récents Jayhawks (la présence de Mike Mills de feu R.E.M. n’y est sans doute pas étrangère). Le majestueux “If You’re Not Dark” (auquel Sharon Van Etten prête ses harmonies vocales) conclut ces retrouvailles sur le vœu d’une renaissance en forme de rédemption. Bas les masques, et basta du cynisme et de la morosité, le printemps n’a peut-être jamais tant suscité d’impatience!
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, February 20th 2022
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Les américains de Chapel Hill (Caroline du Nord) reviennent avec leur douzième album, Wild Loneliness, sans compter les compilations et les enregistrements publics au nombre de 6, et sans compter les incartades de McCaughan avec son projet parallèle, Portastatic. On se souvient qu’ils débutèrent chez Matador avant que McCaughan et Ballance ne fondent leur propre label indépendant, Merge. Le groupe est rapidement devenu emblème de la scène indépendante. Rappelons que leur album studio précédent remonte à 2001 et que leur dernière apparition sur scène remonte à 2003… La formation se compose d’un chanteur, McCaughan, un guitariste, Jim Wilbur, une bassiste, Laura Ballance, et un batteur, Jon Wurster. A cause des restrictions imposées par la politique sanitaire anti-covid, chaque musicien a enregistré de son côté, mais cela leur a permis de faire intervenir d’autres invités, toujours à distance. Comme quoi, le meilleur peut sortir du pire!
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, February 25th 2022
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Superchunk – This Night (Lyric Video):