SUGARAY RAYFORD – The World That We Live In

Blind-Faith / Differ-Ant
Blues, Soul

Ce nouvel album de SUGARAY RAYFORD ne manquera pas de surprendre qui l’aura initialement découvert grâce son travail au sein des Mannish Boys (voire, de sa carrière en solo sur Delta Groove). En effet, alors que Robert Cray vient de publier un plein album dédié à la soul sudiste (“Hi-Rhythm”), et que l’on ne peut réprimer le salutaire retour d’un certain rhythm n’ blues vintage, ce géant de SUGARAY enregistre son quatrième album à ce jour dans ce registre exclusif. Rien n’est laissé au hasard : si le timbre puissant du bonhomme (et son background gospel) se prêtent naturellement à l’exercice, c’est au producteur italien Luca Sapio qu’il a confié les clés de sa réussite. Captés dans le même studio romain (et quasiment avec le même staff) que le superbe “Singing For The Good Times” que Sapio produisit l’an dernier pour la grande Martha High, ses arrangements et compos sur mesure situent ces dix plages dans un espace-temps entre Memphis et Muscle-Shoals, vers 1970-72. Et pour préciser le trait, quelque part entre ce que Wilson Pickett, Solomon Burke, Bobby Womack ou Teddy Pendergrass produisaient alors dans ce registre et dans le secteur. Cuivres, Fender Rhodes, chœurs et clavinet aux petits oignons, rythmique chaloupée à souhait : comme il le chante ici sur “Take Me Back” et “Home Again”, SUGARAY RAYFORD a peut-être bien enregistré ce disque à Rome, mais ce dernier n’en demeure pas moins un véritable retour aux sources des musiques qui l’ont bercé. Bon sang ne sachant mentir, on ne peut qu’y adhérer: mieux qu’un exercice de style, une profession de foi!
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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